Mon corps tout entier en tremblait. Il était là, face à moi, silencieux. Presque mystérieux. Je n’avais pas l’habitude de le regarder ainsi, sans échanger le moindre mot. Sans que je le touche. En se taisant, je me tus aussi. Je pus entendre les branches qui frappaient les fenêtres à cause du vent. Je pus entendre les oiseaux qui se faisaient la cour. Je pus m’entendre penser. Me sentir vivante. J’avais envie de lui dire, concentre-toi dans ton silence, écoute-moi résonner, tais-toi de plus belle, et écoute-moi vivre. Comme c’était doux à l’oreille !
Nous en étions arrivés à un point de non retour. Notre relation fusionnelle s’était tellement nourrie de façon exponentielle, je ne savais plus réfléchir sans lui. Sans le toucher. Sans le sentir contre moi. Je ne savais plus comment faire pour redevenir la femme que j’étais avant. J’avais besoin de lui. Un peu trop. Alors… Il fallait faire quelque chose. Il fallait sauter le pas. Je le ressentais au plus profond de ma chair. Je me suis lancée. J’en bouillonnais d’envie, mais en même temps j’avais peur. Peur de ce qui se passerait après. Peut-être même pendant. Peur que ça me change. Et si c’était une bonne chose ?
J’inspirai un grand coup, il était toujours face à moi. Un peu comme s’il n’attendait que ça. C’était à moi de faire le premier pas, c’était évident.
Je me suis approchée. Lentement. Je pouvais entendre le sang battre dans mes veines, les pulsations de mon coeur qui semblaient s’accélérer. C’était un grand pas pour moi.Une grande décision. Un acte nouveau et qui allait faire de moi une personne que j’attendais d’être depuis longtemps, sans jamais oser franchir le pas. Mais il me donnait tellement envie, à cet instant, à cette seconde précise…
Alors, en une fraction de seconde, sans prendre plus le temps de me demander si ça allait me blesser ou au contraire me faire du bien, je me suis lancée. Je me suis élancée. J’ai approché mes doigts tremblants, et je l’ai saisi entre mes mains, comme s’il s’agissait d’un adieu. J’ai tenu la pression sous la pulpe de mon doigt et je l’ai relâchée. J’ai expiré. Je l’ai regardé, là, sombre, éteint.
J’avais enfin mis mon téléphone hors ligne.
SUBLIME, ce texte !!!
Et je n’ai pas été aussi courageuse…. mais bon, Papa Nem n’était pas là 😀
Tiens c’est rigolo parce que je pars deux fois de jours pendants mes prochaines vacances et je fais que me dire » allez choisis lequel tu te déconnectés jusqu’au bout ». Et je trouve tout un tas de raison pour non pas celui là. Oui mais celui là alors. Ah non l’autre. Ahaha. Pourtant c’est vrai que ça fait du bien je le sais.
Je m’en rends compte lorsque je pars à la campagne chez la famille de mon copain et que je suis déconnecté malgré moi. Quel bonheur de profiter du moindre bruit et aussi… De retrouver son monde connecté après toute une journée off.
Une semaine whaouuu quel challenge <3
Super ?fière de toi ?