Lardon a trois ans. Dans quelques semaines, il va faire sa première rentrée à l’école.
La première année de sa vie, je l’ai gardé auprès de moi. Puis, il a été confié, d’abord à ma maman, puis à une assistante maternelle. Cette année, alors que j’étais enceinte et que l’on a changé de commune, je l’ai de nouveau eu H24 avec moi.
C’est intense d’avoir son petit garçon toute la journée à la maison. C’est éreintant mais c’est tellement bon. Lardon est un jeune gars plein de curiosité, plein de tendresse. Je suis complètement folle de lui. On ne s’arrête jamais, il est constamment en demande de nouvelles choses, et c’est un peu le but de ma vie d’attiser sa curiosité et de le laisser découvrir, expérimenter. C’est très enrichissant. Et, il faut le dire, ça a créé des liens très étroits entre nous.
Le soir, quand il s’endort, et qu’il me réclame un câlin, je me love contre lui et je sens son cou. Souvent, j’ai les larmes qui me montent aux yeux parce que je suis face à la plus pure forme de l’innocence. Je me dis que ce petit bonhomme, c’est moi qui l’ai mis au monde, c’est moi qui l’ai construit, qui l’aide à croire en lui, à être confiant. Ce petit bonhomme, il sort de mon corps, de mon âme.
Le soir, quand il s’endort, et qu’il est l’allégorie de la douceur, je me dis que j’ai de la chance de connaître cet amour qui dévore les tripes, qui rend fière et à la fois si faible, qui émerveille et qui fascine. Qui rend folle d’inquiétude.
Dans quelques semaines, ce sera le début d’une nouvelle aventure, d’une nouvelle ère. D’un nouveau départ. Ce sera le début de la vie sociale, en communauté, de l’école, des copains, des cours, des réussites, des ratés. De l’enfance qui se nourrit des autres, de l’adolescence qui les repousse, du jeune adulte qui les recherche…
Mon petit Lardon devient grand. Il va changer. J’ai tellement hâte, j’ai tellement peur, j’ai tellement envie qu’il soit bien dans sa peau, tellement envie qu’il ne me ressemble pas.
Je suis tellement excitée à l’idée qu’il aille à l’école, je sais qu’il va adorer, que ça lui fera du bien, et qu’il en ressortira grandi, évolué, épanoui. ça va être génial.
Mais le soir, quand il s’endort, il est de nouveau ce petit nourrisson dépendant de sa maman, et, à cet instant précis, je me sens Dieu pour lui. C’est lorsqu’il s’endort que je réalise qu’il sera à jamais mon bébé.
C’est étrange comme je me reconnais dans ce texte! Il restera ton bébé et tu resteras son monde, même s’il s’élargit! C’est ca qui est tellement merveilleux entre une maman et son enfant… ☺️
C’est trop chou, cette phrase » Il restera ton bébé et tu resteras son monde, même s’il s’élargit! » ! <3
J’ai pleuré en lisant ton texte. Je me suis retrouvée dans ton ressenti. Même quand il grandi il est toujours ton petit pour lequel ton cœur déborde de tendresse.
J’en ai les larmes aux yeux ! ici, avec son papa, on doit se retenir de ne pas aller le regarder dormir dans sa chambre (la porte grince trop en s’ouvrant, on a peur de le réveiller 😉 ) mais il n’y a rien de tel que de s’endormir avec lui pour la sieste, ou les soirs où il a envie de cododo. J’en pleure parfois de ce bonheur, de cet amour que je ressens. Si fort, si puissant qu’on se sent tout petit devant lui.
Amen !