Dans les papotages entre mamans, on entend de tout.
La maman peu sûre d’elle qui pense que son petit est à la ramasse :« ah, il monte déjà les escaliers ? Mon fils ne le fait pas encore et il a deux mois de plus »
La maman qui a envie de partager au travers de ce qu’elle connaît, sans vouloir comparer, simplement échanger.« Ma fille aussi tenait assise à 7 mois » – « Moi, mon fils ne parlait pas à 2 ans »
La maman qui est dans la comparaison pour se rassurer : « est-ce que toi aussi ta fille ne dort pas bien la journée ? »
La maman qui a envie que les autres mamans galèrent autant qu’elle : « Tu verras quand tu te lèveras six fois par nuit juste parce que ton bébé a décidé que c’était l’heure de faire la teuf »
La maman qui s’en bat les châtaigniers : « Sinon j’ai refait la déco de ma cuisine, ça rend bien en rouge ! »
La maman qui fanfaronne : « moi, mon fils, il en a une plus grosse que vos fils. C’est le meilleur, le plus beau, le plus intelligent, il deviendra le président de l’univers et vous lui baiserez les pieds. Mais à distance parce que faudrait pas filer l’herpès à ses orteils »
Et la maman de bonne intention, qui se veut rassurante et à l’écoute : « chacun son rythme »
Les professionnels de la petite enfance ont des normes, mais finalement, si vous êtes vraiment angoissés, il n’y a qu’une chose importante à retenir, c’est la deadline à laquelle l’enfant est considéré en retard (par exemple, pour la marche, c’est 20 mois. ça laisse de la marge à ceux qui s’inquiètent à 11 mois! Autre exemple, la continence, c’est 5 ans ! Pas de quoi bouleverser les parents de petit qui entre en première section de maternelle). Pour ceux qui ne s’inquiètent pas, continuez comme ça ! Dans tous les cas, vous ne pourrez pas forcer la motricité de votre petit « parce que sa voisine, elle, elle le fait déjà ».
Si l’évolution de la psychomotricité suit un rythme identique pour tous les enfants sur le point de vue physiologique (il faut d’abord que les réflexes archaïques aient disparu avant d’envisager d’acquérir d’autres mouvements volontaires, par exemple), on peut dire que pour le reste, chacun évolue comme il peut. Suivant son caractère.
Il y a un débat à ce sujet sur l’inné/l’acquis (est-ce que le bébé naît avec son caractère ou est-ce les parents qui le forgent ?) Mais il semblerait qu’un nouveau-né ait tout de même des caractéristiques qui lui sont propres, et qui seront dans le futur plus ou moins renforcées (ce qui créera son caractère). On est sauvé, tout n’est pas de notre faute ! Et c’est (entre autres) ce qui crée ces différences (qui parfois paraissent énormes) entre un bébé et son petit copain du même âge.
Donc :
Un enfant volontaire et actif, qui a envie de découvrir le monde, aura tendance à développer un moyen de se déplacer rapidement (ramper, marcher à quatre pattes, marcher)
Un enfant ouvert, qui cherche à entrer en communication, va dépenser plus d’énergie à acquérir la parole, afin de se faire comprendre plus aisément.
Un enfant timide, qui est dans l’observation, va prendre son temps avant de se lancer dans quelque aptitude que ce soit, et va chercher à en faire le tour théorique avant de le mettre en pratique.
Un enfant indépendant qui est désireux de plaire à ses parents et qui veut se sentir grand, va très vite comprendre le concept de la propreté.
Ce ne sont que quatre exemples, mais c’est pour donner une idée aux parents angoissés qui ne comprennent pas pourquoi leur fille n’est pas encore capable d’articuler une phrase quand sa copine de trois mois de moins chante sans faute les paroles de « Libérée Délivrée ».
Dans n’importe quel cas de figure, que l’on ait un enfant timide, sauvage, sociable, pipelette, casse-cou, psychorigide, intello, ou chouineur, un enfant qui est heureux, du moins qui a un bon rapport relationnel avec ses parents évolue mieux. Pas plus vite, mais mieux.
C’est aussi cet enfant qui aura plus de facilité à s’intégrer en structure d’accueil, contrairement à ce que l’on pourrait penser (ce n’est pas parce qu’il est trop attaché à ses parents qu’il n’arrivera pas à se faire à la crèche ou à son assistante maternelle!) Alors papa, alors maman, si vous voulez que votre enfant évolue correctement, c’est facile, il suffit de lui faire confiance, suivre son rythme, l’accompagner, le chérir, et le couvrir de je t’aime.
Très bon article, bravo! Apprenons à déculpabiliser et à laisser nos enfants grandir. 🙂
Merci de recentré l’important, même si ce n’est pas toujours facile de ne pas s’inquiéter 😉
Par contre, la dernière photo, qu’est-ce qu’elle est chou <3
AMEN ! Et vive les cuculs en l’air ! xD <3
Tout cela est bien vrai (et j’adore aussi la dernière photo lol)
bisous!
Alors ma fille devrait bien grandir, je crois qu’elle a assez (trop ?) de « je t’aime » ! 😉
Effectivement, j’avais peur de trop la couver : trop de câlin, pas assez faite gardée avant le boulot, trop de « jenelâchepasmafillecestlamiennerienquàmoi »… Finalement, après plus d’une semaine de reprise du boulot elle est contente. Dès le premier jour de garde (bon ce sont les mamies pas des inconnus) aucun soucis, elle joue, mange, s’éclate (même si elle dort un peu moins).