En scrollant mon facebook, une vidéo s’est lancée sans me demander la permission, la coquine ( celle-ci )
il s’agit d’une femme face à son thérapeute qui admet se détester, et l’homme lui propose un exercice pour essayer de combattre ses démons.
Bon, sans surprise (parce que je suis incapable de ne pas m’identifier aux choses) j’ai été bouleversée.
Alors, comme ma réaction me perturbe à chaque fois que je vis une situation où je me retrouve face à mon moi enfant, et comme cette vidéo était un peu la goutte de trop, j’ai décidé de me pencher sur la question.
Je ne vais pas m’allonger sur un canapé, vous tendre un bloc note, et vous vomir tout mon passé. Ce serait trop long, trop personnel, pas assez croustillant. De quoi vous faire dessiner des gribouillis sans m’écouter.
Non, j’ai plutôt décidé de dresser quelques points pertinents pour essayer de se réconcilier avec soi-même.
Souvent, nos soucis viennent de notre enfance, de notre passé, de notre adolescence. Je n’arrive pas à mettre le doigt sur la réelle cause, mais je sais que c’est une période que je rejette complètement (jusqu’à mes vingt ans, je dirai). Alors quelques tips pour tenter de renouer avec Little-Soi ne seraient pas du luxe !
1- Accepter l’enfant en soi
On pourrait croire que notre mal-être vient de cet enfant en soi (parce qu’on en a tous un). Celui qu’on étouffe au fond de son cœur.
Alors que marcher main dans la main avec lui (pas pour de vrai, vous passeriez pour un aliéné!) vous aiderait à vous sentir tellement mieux.
Cet enfant, enfoui dans les abysses de notre être, caché, oublié, avec une volonté qu’il n’ait jamais existé, n’attend que d’être écouté et mis en lumière.
Notre mal-être ne vient pas de notre enfant intérieur, il vient du fait de le refouler. On veut qu’il soit loin, qu’il ne prenne plus de place, on veut montrer qu’on n’est plus cet enfant. Mais c’est faux. Et accepter cette part infantile, c’est vivre un peu plus en harmonie avec soi.
2- Faire le deuil et extérioriser
L’enfant blessé au fond de nous est meurtri, rancunier… Pour toutes sortes de choses. Parce qu’on ne l’a pas aimé à sa juste valeur, parce qu’il n’a pas compris le comportement des autres, parce qu’il est blessé par des événements qu’il ne pourra jamais revivre. Il faut apprendre à faire le deuil de tout ce qui ne peut être réparé. Cela appartient au passé. Et il faut vivre avec. Alors, on extériorise un bon coup tous nos sentiments refoulés : la peine, la colère, la frustration, la tristesse infinie…. On sèche nos larmes, ça fait un bien fou ! Parce qu’exprimer ces sentiments, c’est montrer à notre enfant en nous qu’on l’entend, qu’on le comprend, qu’on est en empathie avec lui.
« La nature n’a jamais voulu que nous devenions ces adultes solennels, hyperactifs et aux émotions réprimées, un état que nous décrivons malheureusement comme la maturité » John Bradshaw
3- Tenter des techniques de méditation ou de libération de « mauvaises ondes »
Bon, ça paraît un peu obscur, dit comme ça, mais passer un peu de temps à s’écouter respirer, à travailler sa posture, son équilibre, c’est bon pour le mental.
Le corps possède une énergie vitale, des ondes positives, négatives… C’est un peu abstrait pour moi et je ne suis pas friande de tout cela, mais force est de constater que le cerveau et le corps sont étroitement liés (voir les problèmes psychosomatiques que l’on rencontre au quotidien), et quelques exercices rapides ne peuvent pas faire de mal. Il peut s’agir de yoga, de méditation simple (oui oui comme dans un Indien dans la Ville), ou encore de petits exercices focalisés sur le bien-être de l’esprit. J’ai trouvé deux petits exemples sur ce billet qui parle de réconciliation avec son passé que je vous note ici :
« C’est la technique « emotional freedom technic » où il faut nous tapoter la peau pour faire sortir les mauvaises pensées et rentrer les bonnes, pour lâcher tous les traumas associés à telle ou telle fausse pensée. La phrase-clef en tapotant est « je libère et je lâche ». « Je libère et je lâche toutes mes envies de pleurer ». « Je libère et je lâche le doute envers moi-même. » Il nous est possible alors de libérer et de lâcher tout, et notamment les « oui, mais… » ou les « je n’y arriverai pas… » etc. »
« se parler à soi-même [ en se regardant ‘droit dans les yeux’ fermés ! ]. « Je veux aller à la rencontre de cet être, de cet être qui porte mon nom, qui est moi, mais que parfois je ne reconnais pas. Je veux rencontrer les forces négatives qui me bouleversent, maîtriser mes pulsions, mes émotions dévastatrices. Je laisse revenir dans mon esprit les mauvais souvenirs, les échecs, les humiliations, les angoisses ou les peurs qui m’empêchent de vivre vraiment. Je n’ai rien à craindre de moi-même, je ne crains plus cette souffrance morale car je veux la réduire ou l’anéantir » (bon, faut pas que ton mari passe la porte à ce moment-là quoi.)
4- Faire ce fameux exercice de la vidéo
Le thérapeute demande à la jeune femme depuis quand elle se sent « ainsi ». La jeune femme lui répond « dix ans ». Le thérapeute lui propose alors d’imaginer une version d’elle à dix ans, et de lui reprocher tout ce qu’elle se reproche.
Ah… Little Ary.
Si elle était face à moi, je ne sais pas si je la trouverais ridicule, stupide, laide, et si j’aurais l’impression d’être humiliée d’avoir été cette enfant.
Je pense que j’aurais plutôt envie de la protéger, la serrer contre moi, la rassurer. Lui dire qu’un jour, quelqu’un sera capable de la comprendre. Qu’elle n’est pas seule, qu’elle n’est pas laide. Qu’elle a un pouvoir intérieur énorme. Et des tas de qualités qu’elle ne sait pas encore voir. Bien sûr, on pleurerait toutes les deux, et je m’excuserais. Pour tout ce que je ne l’ai pas aidée à affronter. Pour tout ce que j’ai laissé faire. Pour lui avoir également fait croire en des choses impossibles. Pour l’avoir déçue.
En tout cas, avoir imaginé Little Ary dans le monde que je me suis contruis aujourd’hui m’a fait du bien. Je me sens plus proche d’elle. Moins fragile. Je la sens un peu plus reconnue. J’ai l’impression qu’elle serait fière de ce qu’elle est devenue. J’espère qu’elle ne m’en veut plus.
6- Arrêter d’accuser
C’est facile d’accuser… Tellement libérateur, aussi ! Les gens sont des pourris… Mais on n’est pas parfait non plus. Alors oui, les enfants sont affreux entre eux, et les comportements peuvent prendre des proportions énormes, mais personne n’est tout blanc, même si notre fond est bon, on peut également blesser, ou mal se comporter, consciemment ou non.
Tel gamin a fait telle chose. C’est salaud. Oui mais pourquoi ? Pourquoi les autres déclencheraient tous quelque chose contre toi ? Pourquoi l’univers t’en veut, à toi spécialement ?
Sans non plus d’autoflageler, tu peux aussi te remettre en question. Te dire que, même rien ne justifie le comportement honteux, il y avait une part de responsabilité de ton côté aussi.
7- Let it goooo let it gooooo
C’est important de comprendre l’enfant en soi. D’être à l’écoute de ses douleurs. Mais il faut aussi savoir se libérer de ses vieilles souffrances.
Est-ce qu’il t’arrive de te souvenir de tes rêves ? Si oui, que se passe-t-il quand tu les extériorises ? T’as l’impression que ton cerveau vient d’écrire le scénario du siècle alors, toute excitée, en touillant ton café, tu le racontes à voix haute, et ça sonne plus du tout pareil. ça a perdu de sa splendeur. Et pour les cauchemars, ça ne paraît plus du tout effrayant. Pour les vieux souvenirs enfouis, c’est un peu la même chose.
Quand on se penche sur les moments marquants (en mal) de notre enfance/adolescence/jeunesse, on se rend compte qu’avec objectivité et recul, les problèmes n’étaient franchement pas si graves. Cette insulte qui t’a collé à la peau toute ta vie, cette réaction humiliante, cette situation détestable, ces mots violents reçus… Essaie de les coucher sur papier, pleure un bon coup, relis-les. Tu vois, c’est plus facile de pardonner quand il y a une distance. Tout d’un coup, le fait que personne n’ait voulu t’inviter à la boum du siècle en 1999 n’était pas si catastrophique.
Et puis, si tu creuses un peu plus profondément, tu peux constater qu’il y a des éléments que tu ne racontes pas. Tu as interprété à ta sauce, envenimé, noirci le tableau. A cette boum, tu n’étais pas la seule à ne pas avoir été invitée. Ce n’était pas nécessairement contre toi.
Se libérer de tout cela permet d’avancer. Ces expériences (aussi mauvaises qu’elles le soient) t’ont bâtie, aidée à devenir ce que tu es aujourd’hui, alors, laisse-les dans une petite malle au fond de ta tête, écris dessus « vieilles souffrances qui m’ont permis d’avancer dans la vie » et dis leur au revoir.
8- Etre dans le présent et penser positif
Passer son temps à pleurer sur son passé n’a jamais fait avancer l’humanité. C’est bien de ne pas oublier. C’est important de se rappeler. Mais il faut savoir savourer le présent, espérer l’avenir. Rester positif, malgré tout, et malgré les fantômes du passé.
J’ai lu récemment qu’avec les habitudes que l’on prend, à se dire par exemple « pff pas envie de voir ma mère, elle va encore me prendre la tête », « pas envie d’avoir histoire-géo », « pas envie de taper soirée à Mulhouse », on allait tout de même avec une intention péjorative à cet événement, et, forcément, la plupart du temps, « on avait raison ». Mieux vaut se dire « hey, ce soir, j’ai l’intention de passer un bon moment », et l’on attire à soi le positif. Bon, c’est pas une formule magique, mais ça fonctionne quand même la plupart du temps, et surtout si l’exercice est répété constamment.
Pendant que j’écrivais ce billet, j’ai eu besoin d’approfondir un peu, et je suis tombée sur cette lecture qui m’a beaucoup plu. Je vous mets alors le lien Ici (se réconcilier avec son enfant intérieur)
Je pense que pour vivre un peu plus sereinement, il faut s’accepter tel que l’on est, certes, mais surtout se pardonner. Accepter l’enfant en soi. Laisser partir nos vieux démons. Être libéré de vieux souvenirs désagréables qui continuent à faire mal aujourd’hui. Il faut prendre du recul. Sourire à la vie. Attendre demain avec l’intention qu’Everything gonna be alright (comme dirait Bob).
« la route du retour à soi mène à l’accomplissement de soi » (Marie-France et Emmanuel Ballet de Coquereaumont) alors pour vivre heureux, disons-nous pardon, soyons honnêtes, pleurons, hurlons, célébrons, aimons, vivons !
Ma petite Ary et ma little Ary
Je ne regrette absolument pas que ma vidéo vous ai sauté au nez quitte à ce qu’elle vous en coûte quelques larmes parce qu’au final c’est d’un positif!
Je conseille à tout le monde de la regarder, vous verrez que rassurer son petit soi c’est grandir et avancer.
Bon visionnage!
Pascale et sa petite Pascale.
<3 <3 Merci Pascale !
Waou encore beaucoup d émotions ?
En lisant ton article, je me disais que ça me rappelait complètement le livre que je suis en train de lire « J’arrête d’avoir peur » et en suivant le lien que tu mets à la fin de ton article, j’ai mieux compris : ce sont les mêmes auteurs ! 😀 si je peux me permettre une suggestion : tu devrais lire « J’arrête d’avoir peur » car le propos tourne essentiellement autour de ça : retrouver son enfant intérieur et le protéger. Je compte faire une revue sur ce livre quand je l’aurais fini (ainsi que les exercices proposés) parce qu’il est très intéressant, très dense mais vraiment instructif.
Je lirai avec plaisir !