Pour ne pas créer de conflit amical, j’me suis dit que j’allais passer par la passerelle « billet de blog super neutre » afin de parler d’un sujet qui me tient à cœur mais qui est très sensible : l’orthographe, la grammaire, la conjugaison… Le français, quoi.
Sur le net, on tape à une allure vive, on ne se relit pas toujours (je plaide coupable) et on peut faire des fautes d’inattention. ça arrive, même à celui qui a tous les ans 20/20 à la dictée de Pivot. Qui doit d’ailleurs être le seul à encore la faire.
Nous ne parlerons pas de la génération « je-paie-dix-centimes-mon-fucking-sms-alors-j’écris-en-méga-condensé » (et tu n’as pas cette excuse si tu as eu ton premier téléphone après 2005)
Et de la génération « je m’en bats le pâté de foie » qui eux n’ont aucune excuse mais s’en tamponne largement. Pourkwâ écrir francé ? (Et là on vomit tous dans nos bouches en lisant des « sava » à longueur de journées)
Bref. Je ne suis pas là pour dire « bouh l’illettré » en revanche, j’avais envie de faire un petit article avec des p’tits conseils de français pour ceux qui savent écrire correctement mais qui font quelques fautes récurrentes juste parce qu’ils ne sont pas au courant de la façon dont ça s’écrit. ça arrive. Personne n’est parfait.
Je ne te jette pas la pierre, Pierre, mais avec les armes, on peut plus facilement se défendre ! Allez, je vous fais ce cadeau !
Un petit top 6 des aberrations que je lis tous les jours :
1- voir/voire
On n’écrit pas :
Il faudra quelques jours, voir quelques semaines avant que ça se mette en place
On écrit :
Il faudra quelques jours, voire quelques semaines avant que ça se mette en place
ce n’est pas le verbe « voir », c’est la conjonction « voire »
Conseil : Remplacer le verbe « voir » par un autre verbe (mettons, déshabiller, allez !) et si ça ne veut rien dire c’est que ce n’est pas le verbe qui est employé alors il faut ajouter un -e
Exemple : J’ai demandé à voir le directeur > j’ai demandé à déshabiller le directeur (bon, ça fait bizarre mais la phrase est correcte!)
il faudra quelques jours, déshabiller quelques semaines, avant que ça se mette en place (c’est pas du tout français!)
2- é/er
On n’écrit pas :
J’ai acheter Fallout 4
On écrit :
J’ai acheté Fallout 4
Conseil : Remplacer le verbe du premier groupe (qui donc va se retrouver en participe passé avec le même son qu’à l’infinitif) par un verbe du troisième groupe. « maudire » par exemple. Suivant si le verbe à l’oral se dit « maudire » ou « maudit », tu sauras s’il faut mettre « é » (maudit) ou « er » (maudire)
Exemple : J’ai acheté Fallout 4 > J’ai maudit Fallout 4
J’aimerais acheter Fallout 4 > J’aimerais maudire Fallout 4
3-malgré/bien que
On ne dit pas :
Je l’aime bien, malgré qu’elle a pas la lumière à tous les étages
(j’ai saigné des yeux)
On dit :
Je l’aime bien, malgré son incapacité à faire preuve d’intelligence
On peut aussi dire « bien qu’elle n’ait pas la lumière à tous les étages » mais là il faut employer le subjonctif, et c’est une autre pente glissante.
Conseil : Au lieu de se tordre l’esprit à trouver le nom qui collerait bien à la place du verbe que tu veux employer, ou de te torturer pour te rappeler comment conjuguer du subjonctif, tu peux te contenter de dire « malgré le fait que », c’est presqu’un « malgré que », sauf que c’est français !
4- Au jour d’aujourd’hui
On ne dit pas :
Au jour d’aujourd’hui, nous pouvons dire que les gens ne savent plus parler français.
On dit :
Aujourd’hui, ou En ce jour, car « au jour d’aujourd’hui » équivaut à dire « au jour du jour de maintenant » (vu qu’aujourd’hui parle déjà du jour qui a lieu maintenant). Bref. Vous me suivez ? on est sur les pléonasmes, là !
« Au jour d’aujourd’hui » donne un faux style « un peu plus sophistiqué » que simplement « aujourd’hui », mais ce n’est pas correct. En tout cas, ça n’apporte rien à la phrase de plus. (contrairement au débat sur « voire même » duquel je parle plus bas)
Conseil : plus c’est simple, plus c’est efficace ! Rien ne sert de faire des fioritures. Comme l’OM, droit au but (pfouh, ça se voit que j’écris cet article tard.)
5- chez/au – à/de
On ne dit pas :
Je vais au coiffeur
On dit :
Je vais CHEZ le coiffeur (bordel de merde)
Ma maman disait toujours « On amène la vache au taureau. Toi, tu vas juste te faire couper les cheveux, alors tu vas chez le coiffeur » (ma mère, cette poétesse!)
Conseil : En gros, on utilise « chez » quand on parle du métier par métonymie (ça y est ? je vous ai encore perdus ?), si tu dis « je vais à la coiffeuse » ça ne veut pas dire que tu vas chez le coiffeur mais que tu te déplaces jusqu’à la coiffeuse, tu sais, ce meuble où tu ranges tes peignes et tes barrettes ?
Tu dis « je vais au salon de coiffure » ou « chez le coiffeur ». Comme « je vais au garage » ou « chez le garagiste »…
Sinon, c’est comme « le sac à Martine », même principe hein.. Tu dis pas « fils à pute » alors tu dis « le sac de Martine », merci.
Enfin force est de constater que « à » fait partie depuis longtemps de la langue populaire (« Coccinelleuh demoiselleuh bête à bon Dieu » comme je le chante tous les soirs à Grand Lardon) mais, coccinelle mise à part, si on sait que ce n’est pas correct, on fait attention pour le reste !
ça crée polémique
Le « voire même » que je ne supporte pas, crée débat, car à la base, « voire » signifiait « vraiment », alors dire « voire même » c’était appuyer sa remarque : « Je ne me priverai plus de l’utiliser, voire même de l’utiliser souvent! »
Alors que de nos jours, « voire » signifie « et même » donc l’associer à « même » revient à dire « et même même ». Petit pléonasme. Comme « monter en haut » ou « marcher à pied »
Suivant si tu justifies ton utilisation comme une façon archaïque de parler (diantre, fichtre) ou si tu veux dire un simple « et même », tu as plus ou moins raison d’employer « voire même ». En tout cas, si les Immortels l’utilisent, alors on ne devrait pas s’empêcher de le dire. Après tout, c’est aussi la population qui fait évoluer la langue.
… Je pourrai écrire encore des pages et des pages (sur le « ai » et le « est » aussi.. pfff ! allez je vous le mets parce que ça me sort par les yeux !)
6- ai/est
C’est moi qui ai (1ère personne du verbe avoir)
C’est toi qui es (2e personne du verbe être)
C’est lui qui est (3e personne du verbe être)
Conseil : Simple comme bonjour : tu formes ta phrase à l’imparfait (le passé quoi) et le mot qui se prononce « é » (ou « è » suivant la région) se transforme en « avais » ou « étais/t »
C’est moi qui avais raison
C’est toi qui étais bourré
C’est lui qui était en retard
OKAY ?
Merci de faire attention.
XOXO,
Reloue-Girl.
merci pour ce petit cours très instructif madame (je te taquine, mais moi aussi j’ai les yeux qui saignent bien trop souvent….)
bizz
Bonsoir !
Moi aussi j’ai les yeux qui saignent très (trop ?) souvent… Et malheureusement j’ai bien peur que ce ne soit pas prêt de s’arrêter…
Outre les « sava », ce qui me fait très mal ce sont les « c’est vs sait vs s’est », autres ce/se, accords pluriels fantaisistes… Bref beaucoup de choses que l’on peut trouver sur les publications FB de « nos amis les jeunes »…
Mais je souffre aussi beaucoup des oreilles lorsque j’entends des gens (et pas forcément des moins de 30 ans) prononcer fièrement des « comme même » et qui parlent aussi très sérieusement des problèmes de « grand-mère » et d’orthographe…
Continuons ce beau combat pour le maintient de la langue française ! 😉
Il y en a TELLEMENT j’ai vraiment fait une mini sélection ! Comme je disais, j’aurais pu y passer des heures, à reprendre ces fautes que l’on entend partout !
Les comme même HAAAHAHHHHH ! Au secours !!
Merci en tout cas ! 🙂
J’avoue faire parfois des fautes et j’avoue aussi modifier plusieurs mes articles de blog quand je me relis ^^
Mes yeux saignent souvent sur Facebook et pourtant les coupables sortent de la faculté !
Ta mère est une poétesse, chez moi on ne parle pas de vaches mais »on va aux putes pas au coiffeur ».
Bises 😉