Il a trois ans et demi. Il a un an. Et j’aurais aimé les protéger de tout. Vivre dans une belle bulle colorée, avec des poneys, des licornes, et des paillettes en guise de pluie.
J’aurais aimé voir sur les murs des écoles libres des fresques merveilleuses, d’hommes qui se tiennent la main, de femmes qui sourient, de la couleur partout, même sur la peau.
Mais il m’a demandé pourquoi j’étais triste, et je n’ai pas eu envie de mentir.
J’aurais aimé lui dire que je coupais juste des oignons et que ça me faisait pleurer. J’aurais préféré lui dire qu’il n’y avait plus ma taille pour cette jolie robe en solde. Mais non. J’ai dû lui dire.
Je lui ai dit que des hommes s’étaient comportés en monstres. Qu’ils ont tiré sur des personnes. Qu’ils les ont tués. Qu’on ne peut pas recommencer la partie, quand on est mort. C’est pour toujours.
Je lui ai dit que tout le monde était triste. Parce que c’était horrible, et parce que c’était soudain.
Je lui ai dit que tout le monde pleurait.
Je lui ai parlé des autres guerres dans le monde. Je lui ai demandé s’il comprenait. Il m’a dit « oui je comprends. » Mais je ne suis pas sûre que ce soit vrai. Et quelque part, tant mieux.
Je lui ai dit que ce n’était pas de sa faute. Qu’il n’y était pour rien, si j’étais triste. Je l’ai serré fort dans mes bras. Je lui ai dit que j’avais envie que tout le monde s’aime, et que tout le monde change.
Il m’a dit « moi je t’aime, maman ». Et ça m’a suffi pour estomper ma peine. Un peu. Un instant. Suffisamment pour lui sourire.
…….
(ça c’est du commentaire qui sert à rien, mais je n’ai juste pas les mots face à ce texte….)
bisous
Larmes aux yeux :'(
<3
Superbement écrit ! Je me retrouve beaucoup dans ce texte, merci de l’avoir exprimé avec d’aussi jolis mots.
Merci à toi pour ton message <3