J’ai un café dans la main. Une fossette creusée par un sourire qui ne s’efface pas. J’ai une larme qui brille tout contre ma pupille, mais elle ne veut pas descendre. Elle est bien, là. Elle les voit.
Face à moi, mes deux garçons. Il ne se passe pourtant pas grand chose. Juste, cette énorme toile qui se propage autour d’eux. Elle agrippe tout ce qui se trouve autour, et je suis dedans. Il n’y a que nous, leurs duplo, et rien d’autre. Mais je vois. J’arrive à palper l’énergie de cet instant présent, de ce moment figé, comme si j’avais appuyé sur de l’image par image, pour découper et mémoriser tout ce qui se passe à cette seconde. Comme si je voulais attraper ce qui est indescriptible, et le mettre au creux de mes poches.
N’importe qui regarderait cette scène n’y verrait rien d’autre que deux petits garçons (assez sages) qui jouent ensemble. Moi je vois l’amour qui s’infiltre partout. Je peux le regarder émaner de leurs corps, serpenter tout autour, éclater au grand jour, scintiller le long des murs, des meubles, m’enlacer tout entière. Je vois la complicité grandissante, la relation entre frères, le but de ma mission qui pose l’orteil sur la marche « j’ai réussi ».
Je vois mon petit, ses yeux de chouette avides de connaissance, qui regarde le grand comme s’il était la sagesse incarnée. Comme s’il pouvait le suivre jusqu’au bout du monde. Comme s’il n’avait qu’à lui demander de sauter, en étant sûr à cent pour cent qu’il le protégerait de toute chute.
Je vois le grand, ses mains douces et bienveillantes, qui a la fois orientent mais aussi expliquent. Qui rassurent, et qui sont capables de douceur et de tendresse. Je vois en mon fils aîné ce que je voyais en ma sœur. Je vois en mon cadet le regard que j’ai toujours porté pour elle. Je vois tellement de valeurs qui me sont chères que ces étoiles dans mes yeux ne sont pas là par hasard.
Ce tableau, c’est mon quotidien. Chaque jour, plusieurs fois par jours, je me positionne en observatrice. J’admire. Je profite du spectacle. Je vis ma catharsis. Tous les jours, dans mon salon, je purifie mes émotions. Il me suffit de fixer mon attention sur la vie qu’ils m’offrent.
On peut penser que les imbéciles vivent heureux. Que ceux qui manquent d’ambition se contentent de peu. On peut trouver ça triste d’être émue par deux gamins qui imbriquent ensemble des Lego, parce que, quand même, on aspire à mieux dans la vie. Mais je crois que finalement, c’est ça, le vrai bonheur. Réussir à se fasciner pour la moindre scène des sa vie, sans avoir besoin de paillettes, d’artifice, de première classe et de lune décrochée. Ma vie est extraordinairement ordinaire. Et je crois que ça me rend heureuse.
La dernière phrase est une force pour toute les épreuves du monde <3
ça m’arrive tout le temps alors je ne trouve pas ça bête du tout, bien au contraire 😉
bizzzz
<3
Comme Lorelei, C’est pareil ici je m’extasie de voir ma fille qui regarde un livre, ou empile ses duplo ^^
C’est dingue ce sentiment d’amour, de fierté et ce je ne sais quoi de maman qui arrive d’un coup avec la maternité et on peut s’émouvoir d’un rien tant que notre enfant est dans le tableau !
Les photos sont superbes, de jolis souvenirs … bonne fin d’année 2015 !
Bises
Laura
merciii <3 A toi aussi !