Parfois, je ne comprends pas la nature humaine. Surtout la femme.
Alors qu’elle semble si libre, si dépourvue d’envie de fonder sa famille, la voilà qui, tout d’un coup, a envie d’un bébé.
On a tous vécu au moins une de ces remarques (en tant qu’émetteur ou récepteur)
– Moi ? Des enfants ? Ah non ! J’ai déjà assez de mal à trouver du temps pour moi !
– Pourquoi faire des enfants dans ce monde de merde ?
– On est bien, tous les deux, là, on n’a pas besoin de devenir esclaves de mômes.
– On n’en veut qu’un.
– On s’arrête à deux.
– C’est le petit dernier.
– Notre famille est au complet, ça y est !
Et au final, quelques mois, années, décennies plus tard… La femme change d’avis. Parfois c’est l’homme, mais faut avouer, c’est toujours la femme qui a le dernier mot dans cette histoire. Non ? ^^
Par moments, il s’agit d’heureux hasard. « d’accident », diraient d’autres.
Mais souvent, non. On revoit ses jugements, sa vie, en se cachant sous cette merveilleuse phrase : « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ! »
Alors, sans jugement, sans annonce non plus (je ne suis pas là en train de vous dire que j’attends un troisième enfant), je me posais la question.
Qu’est-ce qui fait que notre cerveau vrille ?
Est-ce l’horloge biologique ? Sommes-nous réellement programmées pour procréer ?
Les mères, avez-vous déjà ressenti ce « stop » ? Cette chose qui vous dit que, là, c’est sûr, ce sera le dernier ? Ou a-t-on toujours au fond de soi ce petit désir qui crie en silence au fond de son corps ?
Est-ce les hormones qui jouent des tours ? La vision de mini-bébés qui viennent de naître qui nous font tomber dans les souvenirs et la nostalgie ?
Je me questionne réellement. Pourquoi ai-je cette terrible impression que, (comme ma maman), cette voix ne se taira jamais ? Que je devrai user de force et de rationalité pour l’étouffer, en lui disant, que, tout de même, ça suffit les bêtises.
Sommes-nous faites pour aider l’espèce à survivre ? Et que ça ?
Pourquoi je ne sens pas un feu si ardent bouffer mes entrailles quand je parle de mon avenir professionnel ? Pourquoi ce feu ne se manifeste-t-il que quand je parle de mes garçons ?
Peut-être qu’on a reçu des sortes de dons, à la naissance. Peut-être que la voisine est née pour devenir une grande chef d’entreprise.
Peut-être que ma place dans la société, c’est juste d’être maman.
Alors, je me demande. Qu’est-ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas à l’intérieur de notre système pour que nous, les femmes, on ait cycliquement cette envie d’enfant ? C’est fou je trouve !
Je me sens accomplie, heureuse, ma vie me convient aujourd’hui. Je n’ai pas envie d’un autre bébé, j’ai un équilibre au top. Et pourtant, elle est là, cette petite voix à la con. Quelqu’un a un conseil pour la déloger ? Parce que bon, répondre à son appel,on est bien d’accord, ça ne s’arrêtera jamais ?
Alors pour la pérennité de mes abdos en béton, la survie de mes fesses lisses et sans vergetures, pour la continuité des nuits de douze heures et la liberté de la vie dépourvue de couches (jusqu’à nos 90 ans, au moins), j’annonce : je ne répondrais pas toutes les fois à ton appel, petite voix vicieuse !
Non, et puis, les mamans, soyons honnêtes : comment est-ce possible qu’on ait ENCORE envie d’un enfant après avoir vécu « tout ça » ? Oui, vous voyez très bien de quoi je parle…
– les maux de grossesse
– les gros coups de shoot du bébé in-utero qui démontent les côtes
– l’accouchement
– l’épisiotomie
– la délivrance (et ce sang!)
– les crevasses
– les nuits hachées
– ses crises de nerfs
– ses cacas atomiques
– le terrible two
– le terrible three
– le fucking four
– le fucking five
– la pré-adolescence
– l’adolescence
– son ingratitude
Ah, oui, c’est vrai…. A chaque mal, un bien…
– le bonheur de porter la vie
– les coups au papa et son sourire de fierté
– entendre son premier cri
– poser son petit corps contre soi
– papa qui coupe le cordon les yeux humides
– la fierté d’allaiter
– les câlins nocturnes et son besoin de nous
– ses premiers mots
– la fierté lorsqu’il devient continent
– la fierté de le voir développer sa personnalité
– la fierté de le voir développer son opinion
– la fierté de le voir développer ses arguments
– la fierté de le voir grandir, simplement
– la fierté de pouvoir débattre avec lui
– la fierté de le sentir assez sûr de lui pour exprimer son désaccord
– le bonheur de se dire qu’on l’a aidé à se construire. Qu’il est libre. Qu’il est heureux.
TA GUEULE, La voix.
AHAHAHAH ! Tellement génial !
Cet article est juste PARFAIT ! <3
Haha merci ^^
Et bien je vais me repeter encore et encore j adooooore te lire tout ça est tellement vrai ????
Je crois que chez moi, la voix ne s’arrêtera jamais de résonner, même si je ne l’écouterai plus 🙂
C’est le message que j’essayais de faire passer ! <3
C’est une voix qui prends beaucoup trop de place dans ma tête et je me sens démunie.
L’unique question face à cette voix se pose à ton conjoint : en as-tu envie ou non ?
Parce que vouloir faire un bébé ne suffit pas (je pense que si on force un peu de ce côté là c’est un Risque pour la survie du couple)
Je dis ça parce que je vois pas pour qu’elle autre raison tu ne peux pas répondre à cette voix ? Relation stable métier stable… Qu’est-ce qui t’empêche ?
Je t’en parlerais avec plaisir en privé 🙂
ce n’est pas le lieu, certes !
Ben n’hésite pas !
c’est exactement ce que je suis en train de me demander.. j’ai accouché il y a bientot 10 mois, une grossesse super difficile fatiguante gerbante.. mais la voir tous les bébés qui arrivent des blogueuses que je suis je me dis qu’il n’y aura jamais de stop, j’aurai toujours envie de revivre certains instants si magique, j’aurai toujours envie de recommenr.. je crois que je n’arriverai jamais a faire le deuil….
Plus je vous lis et plus je me dis que je ne suis pas folle ! (on qu’on l’est toute un peu ^^)
Je crois, pour m’être moi même posée la question, qu’on est fait pour se reproduire, je crois que c’est aussi simple que ça…. j’ai moi même dit « jamais d’enfant » et c’est moi qui ai eu envie du premier, puis « un ça suffit » et j’ai fait le second avec le second papa… bon par contre ma petite voix a fermé sa gueule depuis un bon moment et c’est très bien comme ça… ça suffit les bêtises 🙂
🙂 c’est dingue quand même cette force de la nature !
J’aime beaucoup la conclusion. Perso, j’essaie de la mettre en sourdine à coup de manque de place et de patience (et de flemme de retirer le stérilet) !
Ahah ! La flemme de retirer le stérilet je plaide coupable aussi !
si quelqu’un te donne un moyen d’éliminer la voix, je veux bien l’avoir aussi 😉
Pour moi c’est terminé, pour mon homme aussi depuis longtemps (il en voulait pas d’autres après alice, j’ai dû négocier), mais je sais que pendant longtemps j’aurai cette envie malgré tout pas très loin….
Bisous!!!
l’envie est toujours présente je pense même si on se dit que ce n’est pas raisonnable et j’aimerai bien lui dire aussi « TA GUEULE, La voix. »
bienvenue au club !
super article ! ca commence à me travailler… merde ! je crois que c’est le cap des 30 ans 🙂
ahah 😀 J’ai pas tout à fait tort avec mon horloge biologique alors…
Ah c’est marrant, je me suis posée exactement la même question. J’avais écris dessus mais avec moins d’humour 😉
C’est vrai que parfois je me demande si un jour on a plus du tout l’envie. Mais je suppose qu’il nous reste toujours une petite nostalgie.
J’espère quand même qu’à un moment le quotidien nous aide à lui faire fermer sa gueule, à cette petite voix !
Oh je ne l’ai pas vu passer ! Pourtant je suis to’ blog, j’irai lire !
Oui j’espère bien qu’à un moment la raison l’emporte
Tu as tellement raison. Dans le même genre, je me suis toujours dit qu’il existait une amnésie maternelle. C’est une question de survie de l’espèce. Avoir tant souffert à l’accouchement de mon premier, m’être dit pendant la pose de la péridurale « profite ma vieille, parce que plus jamais de ta vie tu ne serais enceinte, c’est trop douloureux » et 6 mois après penser déjà au suivant… c’est qu’il y a un truc… neurologique, hormonal, on s’en fout… mais il y a un truc!
absolument !
Hum … je ne dirais rien, puisque chez moi, la petite voix a frappé de nouveau …
Pour celles qui luttent contre cette petite voix, j’ai lu quelques part qu’il fallait 5 ans pour faire le deuil du dernier enfant que l’on aura pas … (quoique, ma mère a failli craqué 9 ans après mon petit frère).
J’suis pas sûre qu’on fasse vraiment le deuil ! Peut être qu’on met 5 ans à accepter l’idée. Alors tu es en essai numéro deux ?
Hum, c’est plus qu’en essais, je termine mon premier trimestre ^^
Hoooo mais félicitations !! Je ne savais pas <3
Merci ^^
Je commence à l’annoncer.
alors, tout seul ou pas ce petit poisson-là ? 😀
Oui, tout seul aussi celui la ^^
Personnellement, la voix n’est plus revenue me parler depuis que j’ai eu mon fils (premier et dernier enfant). J’imagine que je dois (inconsciemment ou non) quelque peu la bloquer car dans mon cas, une seconde grossesse serait un très gros risque. Du coup, je suis de celles qui lui dise TG à la voix, avant même qu’elle n’ait eu le temps de l’ouvrir 😉
encore une fois, j’ai pensé à toi en écrivant !
^^