Nous sommes persuadés que, pour être heureux, les enfants ont besoin d’exister. D’être mis en avant. D’être considérés comme des êtres humains à part entière, et non pas comme un morceau de nous qui nous est inférieur. Oui, nous avons une responsabilité à leur égard, en tant que parent, celle d’en faire des adultes responsables, sensés, et épanouis.
Notre responsabilité ne se limite pas à leur apprendre à être polis, respectueux, et obéissants. En fait, ces trois qualités se créent d’elles-mêmes, si nous mêmes nous leur montrons du respect et de l’humilité. Du moins, c’est ce que nous, parents de Lardon et Champignon, nous pensons.
Pour nous, et ça n’engage que nous, nous sommes donc responsables de :
Leur sécurité affective, physique
Leur autonomie
Leur confiance en soi
Leur curiosité
(probablement encore d’autres choses, mais pour nous ce sont les principales!)
Et tout cela forme un tout qui va ensuite tendre à un épanouissement global.
Chez les KaOrange, on a mis en place (plus ou moins volontairement, plus ou moins en improvisant) de petites méthodes simples pour veiller au bien-être de nos enfants.
1- Le dialogue respectueux
Lardon dit toujours « pourquoi ». On en profite donc pour répondre à ses questions. Parfois, il nous demande vraiment de nous creuser la cervelle pour lui répondre. D’autres fois c’est si logique qu’on n’en oublie l’explication.
Par exemple « ne touche pas au couteau. »
« Pourquoi ? »
« parce que ça coupe » (jusque là, on est d’accord)
« oui mais pourquoi tu tu l’utilises ? »
Ah, certes. C’est là qu’on réfléchit. C’est vrai, tiens. Pourquoi n’aurait-il pas le droit d’utiliser un couteau ?
« parce que j’ai appris à m’en servir sans me blesser, c’est dangereux, tu sais, quand on ne sait pas s’en servir »
(Ensuite, tu clos la conversation ou tu lui proposes de lui montrer, tout en étant vigilant à ce qu’il ne se blesse pas)
Rien qu’avec cet exemple, on emmène l’enfant sur le chemin à la fois de la sécurité affective (on répond à son interrogation), physique (on pare le danger), de l’autonomie (on lui montre comment faire seul), de la confiance en soi (il sera fier d’avoir eu cette responsabilité) et la curiosité (c’est en apprenant qu’on s’intéresse aux choses, et en s’intéressant qu’on apprend !)
Pour notre Champi qui ne parle pas, on pose des mots sur ses frustrations. Lorsqu’il pleure, qu’il crise, on essaie au maximum de lui montrer que l’on cherche à comprendre ce qu’il a, qu’on ne le laisse pas comme ça juste parce que ça nous casse les oreilles (même si parfois, oh God ! Qu’est-ce que ça casse les oreilles !)
En général, on liste toutes les possibilités en le regardant dans les yeux. La capacité (géniale) de Champi c’est qu’il arrête de pleurer dès qu’on tombe sur la bonne ^^ En ensuite, on met en place une solution.
2- Les bonheurs du jour
Les bonheurs du jour ne sont pas uniquement pour Papa et Maman. Tous les soirs, pendant ou après le repas, on demande à Lardon de nous dire ce qui lui a plu dans sa journée. Bon, la plupart du temps, c’est quand maman est venue le chercher le soir ! Mais parfois il développe un peu plus, et on adore !
ça lui fait prendre conscience que son avis, son quotidien, importe aussi sous notre toit. C’est un membre de la famille à part entière.
Bien sûr, on pose la question à Champi qui répond allègrement : « cracraaacraaa » (ce qui veut sûrement dire qu’il a adoré le repas du midi.)
J’ai hâte de mettre en place le bâton du bonheur ! Une sorte de bâton de la parole, que l’on confectionnera tous les quatre, et qu’on se fera passer en prononçant un kiff du jour, lorsque nos dîners seront illustrés par quatre paires de pieds sous la même table, ensemble. Huhuhu. Je m’y vois déjà.
3- Les désamorçages de bombe
Lorsque ça crise (parce que oui, ça crise, même dans une famille à tendance bienveillante), chez nous le but du jeu c’est d’éviter la surenchère. C’est si facile de jouer à celui qui crie le plus fort ou qui tape le plus fort dans les murs ! Alors nous, on use de méthodes en utilisant des objets, mais surtout des mots. Je vous ai expliqué ici comment on s’en sort grâce au coussin de la colère ou à la bouteille de retour au calme, d’autres méthodes fonctionnent aussi, selon le caractère de vos enfants :
– Demander à votre enfant de localiser sa boule de colère (Dans son ventre? Sa gorge ? Ses pieds? Sa tête ) et lui proposer de l’accompagner vers la sortie. Vous posez vos mains sur le lieu de sa colère, et demandez à votre enfant de poser ses mains sur les vôtres. Vous déplacez ensuite vos mains vers la sortie (sa bouche) et vous lui proposez de la lancer loin loin loiiin !
(c’est la technique de mon amie Blandine)
– Vous lui faites un câlin. Une phrase m’aide beaucoup en cas de crise de nerf : « le moment où vous avez le plus envie d’entarter votre enfant dans un mur, c’est le moment où il a le plus besoin d’un câlin ». Eh bien, croyez-moi ou non, une fois que vous mettez en application cette phrase toute sotte, les tensions s’apaisent.
– Il y a probablement encore plein d’autres façons de faire, dites-moi les vôtres !
4- Les laisser expérimenter
Tout, n’importe quoi, se salir, faire des erreurs, chuter, ici, ils sont autorisés à essayer à peu près tout. Tout ce qui les mène vers l’autonomie, la découverte, et la confiance en soi. Bien entendu, nous ne les laissons pas se mettre en danger. Mais nous leur faisons assez confiance pour les laisser entreprendre des choses qui peuvent s’avérer dangereuses, comme grimper sur une chaise et se servir dans les placards pour Lardon, se mettre seul sur la table à langer pour Champi à l’aide de la chaise haute de son frère, se servir un liquide qu’ils risquent de renverser, nettoyer en risquant de plus salir qu’autre chose, s’habiller sans accorder leurs chaussettes à leur col de chemise… On les laisse expérimenter. A partir du moment où l’on est à côté d’eux, et qu’on observe de façon bienveillante, cela ne pose aucun problème qu’ils s’aventurent vers le danger. Ils trouveront eux-mêmes leurs limites. Parfois à leur insu (en tombant), mais ça fait partie de l’apprentissage (et là encore, on parle de notre vision à nous)
Sur cette photo, Champi, 1 an et 2 mois, descend les escaliers seul (et debout)
5- Leur faire comprendre que nous n’avons pas de pouvoir sur eux « par principe »
Bien sûr, comme tous les parents, nous avons envie d’être respectés, et que nos enfants se comportent bien en société. Et, bien sûr, on en prend un peu plein la trogne, lorsqu’il s’agit de « faire un bisou », « dire s’il te plaît », « ne pas sortir de table ».
Pour nous, un adulte n’a pas à imposer à un enfant d’être poli, d’être sociable, de ne pas être timide. C’est l’éducation que nous leur donnons qui les pousse à la politesse, à la sociabilisation. C’est ce que nous faisons, qu’ils imitent, qu’ils prennent ou ne prennent pas, qui font d’eux ceux qu’ils sont. Pourquoi seraient-ils forcés d’obéir à grand-tonton Michel qu’ils n’ont jamais vu, sous prétexte qu’il est vieux ?
Oui, je sais, c’est houleux comme conversation. Alors, oui, c’est bien joli, c’est de la théorie, et j’admets être régulièrement après Lardon pour lui dire « on dit merci! » ou « tu as oublié quelque chose »…. Mais dans notre famille, lorsque nous donnons un « ordre » (suivi toujours de très près par un « Pourquoi » du Lardon) nous nous devons de lui expliquer. Si nous sommes incapables de répondre autre chose qu’un « parce que c’est comme ça » ou « parce que je suis ton père (Luke) », c’est que ce n’est pas forcément la bonne façon de procéder, alors, nous améliorons, changeons, modifions de façon à ce que notre attente colle à la compréhension de notre fils.
Je préfère partir en débat sur la politesse et son bienfait en société, plutôt que de me contenter d’un « parce que je te l’ordonne, vil serviteur ! »
Comme vous pouvez le constater, communiquer reste la meilleure arme, probablement l’unique arme, pour veiller au bonheur de ses enfants. On peut toujours tenter diverses méthodes, mais je crois qu’on en reviendrait toujours à la base : PARLER. (ça tombe bien, je suis super bavarde !)
Superbe ! Merci ! Bravo ! Amen ???? !
Superbe ! Merci ! Bravo ! Amen ???? !
Cet article me parle mais dans le mauvais sens pour moi, ici je cri souvent je m’en veux ensuite. Mais quand je suis énervée je n’arrive pas. Et je suis rancunière aussi parfois si les filles font des « bêtises » ou n’écoutent pas. J’ai du mal à me dire moi même « c’est bon c’est fini on passe à autre chose » je reste bloqué sur ce qu’elles font de mal. (je peut aussi rester bloqué sur ce qu’elles font de bien hein ça fonctionne dans les deux sens !)
J’essaie de me contrôler de ne pas crier mais les 3/4 du temps c’est plus fort que moi. Mais je sais que je cri trop, et j’essaie (tant bien que mal) de faire autrement.
Je cri bien sûr + quand la fatigue est présente (comme en ce moment, vendredi fut horrible)
Je suis fan de ce que tu apprends à tes enfants et de comment tu le fait, je suis un peu jalouse de ce calme qui est en toi et de comment tu laisse l’agressivité de côté.
Pour autant, même si je cri (parfois trop) à la maison je reste fière de la manière dont jeduque mes filles, et je sais quelles ne m’en veulent pas. Leurs paroles, leurs regards veulent tout dire.
Je pense que je suis plus dure envers moi même quelles ne le sont envers moi.
(le commentaire sans dessus dessous mais bon je papote sur ma life)
Moi je te trouve admirable. Un juste dosage entre assumer, vouloir le mieux, et culpabiliser juste assez pour être une bonne maman 🙂
Le coup du câlin marche effectivement! Parfois dur d’arriver à trouver la ressource en soi pour supporter les cris/larmes dans les oreilles mais quand on y arrive, le résultat est là (c’est presque magique).
En grandissant, j’essaie de doser entre tout: bienveillance, communication et parfois, respect des règles « parce que c’est comme ça », oui, ça arrive et mon fils recherche aussi ces limites là. J’ai l’impression que quand on explique tout, il n’était pas toujours convaincu/rassuré? alors parfois, on dit juste « là, stop! tu dépasses notre limite »
J’ai l’impression d’être en perpetuelle adaptation!
Comme tu le dis, être ce qu’on voudrait qu’il soit, c’est compliqué mais essentiel!
Pour le respect et la politesse, imposer les bisous, je suis contre, en revanche, tant que c’est justifié (politesse minimum style svp/merci, danger possible) je tolère que d’autres adultes fasse « autorité » si besoin et que je ne peux intervenir moi-même.
Très intéressante cette intervention ! Merci !!
Hello,
Très très très intéressant ton article, j’admire la zenitude dont tu sembles faire preuve. Moi, je suis en plein apprentissage et je pense que je serai jamais au high level de la bienveillance car je suis trop stressée et un peu rigide aussi parfois je crois (beaucoup de pondération dans cette phrase… ça m’aide à l’assumer) mais en tout cas chaque avancée que je fais m’ouvre de nouveaux horizons, je suis plus heureuse, les enfants et le mari aussi et je suis même fière de moi quand je peux mesurer clairement une évolution positive !
Comme je disais sur FB je pense qu’essayer de donner le meilleur de soi c’est déjà 90% de la bienveillance ! Si tu m’avais connue y’a deux ans.. Ma transformation étonne mon entourage xD je suis sûre qu’avec ce genre de pensée tu deviendras la maman que tu as envie d’être, assurément 🙂