Ayant des garçons de 4 ans et un peu plus d’un an et demi, vous devez bien imaginer qu’à la maison, c’est AMBIANCE o/
La gentille baston commence, les crises de frustration aussi, la petite insolence de petit garçon qui s’affirme également. Tout un tas de raison pour avoir envie de s’arracher le peu de cheveux qu’il me reste, et de vouloir me foutre en boule dans un coin en suçant l’oreille de mon Nin-Nin.
Nous avons vécu une jolie phase chaotique : des crises du soir, un coucher difficile, des roulades sur le sol pour s’exprimer, des « mais t’es bête ou quoi » de la part du Lardon, ce genre de moments où t’as envie de jeter l’éponge, et que tu rappelles que t’as signé un CDI impossible à abandonner.
Ces petits soucis nous ont permis de tester plusieurs techniques (et associations de techniques), et notamment de nous prouver que l’éducation bienveillante fonctionnait. C’est ptêt plus lent qu’une tarte dans la tronche, mais avec de la persévérance et de la patience, ça fonctionne, et au moins, on peut se féliciter de pas établir une relation de crainte au sein de notre foyer #autoapplausepourPapaKaoetMamanOrange
A bout de patience, avec du manque de sommeil, on s’est remis à faire des erreurs (les laisser pleurer? Oui, ça.) et force a été de constater que c’était un échec cuisant (et un point pour Maman!)
Alors, on s’est pris un rail de caféine, et on a retroussé nos manches.
On a insisté, rien lâché, toujours avec amour, presque toujours avec bienveillance, et on en a tiré quelques conclusions : Certaines choses fonctionnent au top !
Je comprends que…
C’est sûrement le début de phrase que j’utilise le plus. Je comprends que tu sois frustré, énervé, en colère, triste, je comprends vraiment. Je suis en totale empathie avec toi, je ressens. Je te montre avec ces deux mots que tu peux avoir confiance en moi, je saisis l’importance de la situation. Mais…
On peut trouver une autre solution.
Quand ça crie, ça hurle, ça tape, on peut trouver une autre solution. On peut lui suggérer des choses. On peut le laisser en suggérer. On doit rester calme, connecté, dans la communication, et ouvert. Si on est déjà fatigué ou énervé, ça devient difficile. Si on attend qu’en quatre secondes la crise soit désamorcée, ça risque d’être à notre tour d’être frustré aussi. ça demande beaucoup de patience, d’énergie, de volonté, mais quand on y arrive, à la fin, sans punir, sans gueuler, sans avoir un mot ou un geste que l’on regrette, on se sent comme une femme avec une tenue super moulante, une cape et un masque. ça vaut grave le coup.
S’occuper d’eux.
Oui, ça paraît bête, et puis évidemment on s’occupe toujours d’eux ! Mais il suffit qu’on soit au téléphone, en train de discuter avec papa, de faire à manger, d’envoyer un mp, de rédiger un statut sur facebook, de plier le linge, et qu’à ce moment, eux, ils aient envie de passer du temps (de qualité) avec nous, et on peut se retrouver avec des crises qui auraient pu être évitées. Dans ces cas-là, c’est simple, il suffit de le comprendre (en général, c’est pas difficile à percuter), et d’arrêter son activité ou de la transformer : si on a le téléphone dans la main, on peut le lâcher, rien n’est plus important que se connecter avec ses enfants. Si en revanche on fait quelque chose d’indispensable (faire couler le bain ou le dîner), on peut essayer de modifier la façon de procéder pour inclure les enfants dans le projet, sans les laisser « jouer de côté ». Souvent, ça suffit à les calmer. Ils sont contents d’être avec nous, simplement.
Poser des mots.
Sur ses larmes ou ses résistances, il tente de faire passer un message. Vous êtes la plus à même de comprendre ce qu’il tente de dire, même si c’est « je suis fatigué », « je t’en veux pour quelque chose », « je suis déçu de.. », « j’ai passé une mauvaise journée à l’école ». Devant chaque crise de larmes, j’essaie de comprendre Pourquoi de façon plus profonde que juste « il a pas aimé que je dise non ». Alors je teste : « Tu as l’air fatigué, tu as faim, tu es triste, déçu, contrarié, agacé, impatient…. »
Les serrer contre soi
Même en pleine crise de rouléboulé, les serrer contre soi, c’est en geste leur faire comprendre qu’on est là, qu’on ne les laisse pas, qu’on est avec eux, qu’on les aime (et leur dire, leur répéter.) Les encourager à vider leurs énergies négatives, à pleurer, à crier (pourquoi pas dans le coussin de la colère), ils ont le droit de s’exprimer.
Mettre/Jouer de la musique douce
Soit ça les fait stopper net, parce qu’ils ont oublié leurs tourments et se focalisent sur les notes, soit ça les aide à retrouver la sérénité. Ici on a de sacrés mélomanes, c’est une méthode qui a fait ses preuves, même sans crise, juste pour passer des soirées dans le calme, ou tuer dans l’oeuf un début d’énervement du soir.
S’asseoir dans le canap’, et savourer le silence.
Holy Fuck, on a réussi. On est les rois du monde. Même qu’on a mis 4 jours pour voir Avengers l’âge d’Ultron.
Et se coucher parce qu’on a dépensé plus d’énergie que pour faire un Kame hame ha.
L’association de ces techniques, toutes dans le calme et la douceur, font bon effet. Je ne dis pas qu’il suffit de s’agenouiller, de les regarder dans les yeux, et de leur expliquer les choses pour qu’ils arrêtent leur terrible two et leur fucking four, mais être présent, leur montrer que quoiqu’il arrive, on continue de les aimer, qu’on ne leur en veut pas de montrer des signes de faiblesses ou de sur-émotivité… Ce sont déjà de bonnes bases pour faire comprendre à nos enfants qu’ils n’ont pas à « mériter » notre amour. On les aime, nothing else matters. C’est mieux si tout se passe dans la sérénité et l’obéissance, c’est vrai, on peut entendre les oiseaux chanter, mais faut pas oublier que ce sont des enfants (pas des mini adultes), et que par conséquent ils n’ont pas les mêmes armes que nous. La vie n’est pas rationnelle pour eux, pas plus que pour certains adultes (hello!). Parfois, on attend d’eux qu’ils comprennent. Parfois, c’est impossible, neurologiquement parlant. Gardons à l’esprit qu’un enfant à sa propre façon de penser et de comprendre le monde, avant de se transformer en adulte et de perdre sa capacité à s’émerveiller (ouh, tristesse! J’extrapole hein. Pour dire qu’il faut un peu les laisser être des enfants avant de devenir des gens responsables et obéissants quoi. Bêh.). L’enfant est ancré dans le présent. Si ses crises sont si virulentes, c’est parce que dans sa tête, y’a pas d’hier, pas de demain, juste du maintenant. Et il sait que maintenant, ça va pas. Il le clame. A nous, parents, de réussir à apaiser ses tourments. Derrière les crises, il y a de la peur, de l’angoisse, une volonté de communiquer sans avoir les bonnes méthodes. C’est notre rôle de saisir les messages, les décoder et y apporter des réponses. Et faut qu’on se fasse confiance, les gars. Y’a aucune raison qu’on n’y arrive pas, on est là pour ça. C’est notre plus difficile, et notre plus belle mission. Les sécuriser, leur apporter toute notre amour et notre confiance.
Je vous renvoie vers mon billet Veiller à leur bien-être qui en rajoute une couche ^^
Super ce article tu devrais écrire un bouquin sur ta façon de voir les choses car c est très enrichissant merci de partager cela avec nous ????
Yep, c’est pas tous les jours facile.