Je suis encore en retard pour ce billet mais faut dire que le thème ne m’inspire absolument pas ! Notamment parce que je ne vais jamais au ciné. Genre.. Jamais. Bon, certes, je suis allée voir Star Wars 7 mais c’était plutôt pour la sortie en famille avec ma sœur et mon père (et compagnie), sinon mon dernier film au cinéma datait de Iron Man 2. Non, pas le 3, le 2.
Mais en novembre, j’ai vu une projection du film de Clara Bellar, Être et devenir, avec intervention d’Isabelle Filliozat et du mouvement Colibri (entre autres, mais je ne me rappelle plus précisément.)
Être et Devenir
Un documentaire qui parle d’un questionnement d’une maman face à la scolarité, et aux choix qui vont s’offrir à elle lorsque son premier petit aura l’âge d’être scolarisé. Elle se demande si elle devra se cantonner à un pays (elle qui voyage beaucoup), afin qu’il soit sédentarisé dans une école, ou est-ce que la richesse de leur façon de vivre actuelle pourra continuer une fois leur fils né.
Elle rencontre bon nombre de familles qui ont choisi la déscolarisation (unschooling) et s’entretient avec elles. On y voit des enfants épanouis, des adultes qui racontent avec passion leur vécu d’enfant, dans le respect, la culture, et l’amour.
C’était très instructif.
J’ai été vraiment ravie de découvrir ce documentaire, parce que c’était à mon sens très intéressant de voir comment cela se passe dans d’autres pays du monde, notamment en Angleterre où l’éducation des enfants revient de prime abord aux familles et pas à l’école. Ce qui me gêne ici en France (et je m’en rends bien plus compte depuis que mon Lardon est scolarisé), c’est que bon nombre de parent se repose beaucoup sur l’école. Sur le rôle des maîtresses dans la vie de leurs enfants. Je trouve ce métier très louable, et je pense que les instit’ ont énormément à apporter aux jeunes. Mais à mon sens, ce n’est pas leur rôle d’éduquer les enfants de la nation.
Je m’égare un peu.
Ce qui m’a plu également, c’est cette découverte de la déscolarisation, que je croyais interdite, moi l’inculte de base (mais non Ary, ce qui est obligatoire c’est l’instruction, pas l’école !), se dire qu’on a le choix, plusieurs choix si on n’est pas fan de la façon de faire du ministère de l’éducation. (écoles privées, alternatives, instruction en famille, …) , donc c’était fascinant de découvrir un monde parallèle à celui que l’on connaît.
Ce documentaire a été pour moi la porte d’entrée vers de nombreux questionnements (et c’est ce qui permet d’être vivant, de se poser des questions, alors je suis satisfaite!) mais en revanche, je l’ai trouvé unilatéral. Il nous est montré comme un cheminement personnel, d’accord, mais ça aurait mérité un peu de « thèse/antithèse/synthèse », voir des pour, des contre… Les portraits que brosse Clara Bellar sont tous du même type : des familles épanouies, c’est vrai, mais toutes tournées vers l’artistique. Aucune famille n’avait quoi que ce soit à reprocher à la méthode vécue (ou alors ça a été coupé au montage, c’est possible ^^ Mais chaque façon de faire à ses pour et ses contre, vous ne pensez pas ?) Du coup, j’ai trouvé ce documentaire trop subjectif, ça manquait un peu de nuance, quoi. Je n’irai pas jusqu’à dire que ça faisait propagande (je pense d’ailleurs que la volonté recherchée était l’extrême inverse, simplement crier au monde une méthode trop méconnue) , mais avec le choix que Clara Bellar a fait de ne montrer qu’un seul profil type des familles desco (même dans plusieurs pays), ça a eu un effet un peu étrange, pas vraiment approfondi, alors ça pousse à se demander pourquoi.
… Mais un peu trop subjectif.
Concernant l’intervention de Filliozat (qui, malgré tout, fait partie des figures phares de l’éducation bienveillante et donc je bois ses paroles la plupart du temps), nous nous retrouvions dans une sorte de rapport de force : « les convaincus versus ceux qui aimeraient se faire convaincre, ou qui ont trop peur de prendre des risques ». Les échanges étaient relativement stériles, basés sur des expériences personnelles (et donc, pas très adaptées vu que chaque enfant est différent), c’était compliqué de s’entendre, ça devait être difficile d’être à leur place à elles, sur scène ! J’ai trouvé les intervenantes « pro-unschooling » et plutôt « anti-école », cela m’a un peu gênée. Pourtant, je ne suis moi-même pas fan de tout ce qu’on peut trouver au sein des structures de l’éducation nationale, mais je pense que tenir des propos anti-école avec acharnement ou se moquer des parents qui sont dans l’écoute et la communication de leurs enfants, c’est autant « non-bienveillant ». C’est-à-dire que, pour moi, le fait d’avoir été si brutal dans ses propos, ça revient au même que ces parents qui nous disent « esclaves de nos enfants » parce qu’on a la décence de tenter d’être connectés à eux : dans les deux cas, c’est de l’intolérance. Et ça, je n’ai pas trop aimé. Et puis ce n’était pas très respectueux de mettre tous les profs des écoles dans le même panier. Certains enseignants (et j’ai l’impression de plus en plus) choisissent justement ce métier pour faire évoluer les choses.
Je ne suis pas sûre qu’on puisse se dire bienveillant si on est « anti quelque chose » de façon catégorique. Pour moi, ce terme relève de l’empathie avant tout. Les gens d’en face, qui ne partagent pas nos convictions, ils sont autant dans le juste que nous, à leur échelle. Et à mon avis, leur montrer de nouvelles approches pour agrandir le champ des possibles, c’est tout à fait une bonne idée. User de culpabilisation en disant « ça c’est bien, arrêtez le reste, vous faites du mal à vos enfants », c’est pas la meilleure façon de faire.
Je m’égare encore ?
Allez, conclusion !
Le documentaire de Clara Bellar vaut le coup d’être visionné, surtout si on est une personne qui aime bien découvrir et se nourrir de nouvelles expérimentations. La manière dont est tourné le film nous immerge et nous donne l’impression que nous sommes en quête avec elle (même si le son est atroce et que l’image n’est pas quali, m’enfin, on ne peut pas tout avoir xD Je pense que sur un écran standard ça passe très bien). Cependant, il est important de garder sa vision objective. De prendre toutes les belles informations que la réalisatrice (et les interviewés) ont à nous communiquer, et de ne pas oublier de remettre en contexte.
Merci pour l’opportunité d’avoir pu parler de ce documentaire, qui m’a beaucoup travaillée (même que je l’ai acheté, afin de pouvoir le faire visionner à mon entourage et d’avoir des conversations dessus par la suite !). Les témoignages sont très inspirants, et m’ont permis de réfléchir sur le rôle de l’école, sur les méthodes d’enseignement, sur le formatage et l’étiquetage. Mais aussi sur la liberté d’apprentissage, l’aide à l’exploration et à la découverte, le fait de favoriser un lieu plus sain et plus propice pour grandir, se développer, s’épanouir.
Si vous l’avez vu, n’hésitez pas à me donner votre avis, parce que j’ai envie d’en parler mais je ne sais pas trop à qui ! 🙂
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