Un jour, j’me suis sentie mal. Nulle. Sans ambition. Triste. Et j’en voulais aux gens d’avoir une meilleure vie. Puis, mon copain imaginaire qui est chauve et a une toge orange m’a dit :
« Si le bonheur des autres te donne envie, c’est qu’il est temps pour toi de changer quelque chose à ton quotidien pour l’atteindre également ! «
Au début, j’ai dit « ouiii maiiiis c’est pas si faciiiiile » et puis, il m’a regardée avec un sourire, et a déclaré :
« Je suis sûr que si tu vois les choses sous un autre angle, tu t’apercevras que tous tes arguments peuvent être contrés. »
J’ai réfléchi. Puis, je lui ai dit merci, car j’ai pensé effectivement que je n’avais pas à envier mes copains (si je suis leur amie, la logique voudrait que je sois heureuse pour eux !) et que si je me posais trois secondes pour éliminer un à un toutes mes croyances limitantes, ce serait une hécatombe.
Changer le quotidien… Oui… Mais par où commencer ? ça peut être un tout p’tit quelque chose ! Prendre dix minutes pour lire le roman qui m’attend sur la table de chevet depuis 2013, laisser les zouilles à mon mari le temps de prendre une douche brûlante, seule, ou au contraire trouver le créneau idéal pour une douche à deux… Même l’accomplissement d’une tâche ménagère peut être libérateur d’endorphines, si toutefois je décide de voir le verre à moitié plein. Et, ça tombe bien, c’est ce que je souhaite !
Le bonheur ne doit pas dépendre de quelqu’un d’autre que de soi. Il faut apprendre à s’écouter et s’entendre. Il faut réussir à faire taire les voix autour, et même par moment celle(s) qu’on a dans la tête. Et se murer dans le silence pour en tirer de sages décisions, de meilleures idées. Une sérénité.
Il est vrai qu’être entouré de gens que l’on aime donne l’impression d’être heureux. Et on l’est sûrement sur le moment ! Mais face à soi-même, ne ressent-on pas un cruel manque ?
Il est vrai aussi que devenir maman fait aimer d’une façon encore inégalée, et donne l’impression d’avoir atteint le nirvana (entre deux crises de jeter de Lego, ou deux nuits avec cinq heures de sommeil, évidemment), mais là encore, une fois partis, que restera-t-il de ce bonheur ? (oui, j’écrirai un billet là dessus, j’aime bien l’idée.)
Pour être véritablement heureuse, il faut que je sois capable d’être heureuse seule. Ce n’est pas une question d’être solitaire ou pas, simplement, réussir à ne pas considérer que « le bonheur, c’est quand je suis avec lui/elle/eux. »
Bien sûr, ça met en joie ! Et c’est essentiel pour l’harmonie, la sociabilité, et l’épanouissement. Mais non, il ne faut pas que le synonyme du bonheur soit autre chose que « Je ».
Pas tout le temps.
Mes enfants me rendent heureuse, c’est indéniable. Je me sens complètement épanouie quand je suis près d’eux, c’est évident. Mais je n’ai pas envie de ressentir un cruel vide, un manque indicible, lorsqu’ils ne sont pas là. Pour cela, je dois me concentrer sur mon bonheur intérieur : j’aime être avec moi-même. Je m’aime. Oui, tu as bien lu. Ce n’est pas de la prétention. C’est juste une évidence, le bonheur passe par là, y’a pas d’autre chemin.
ça peut mettre du temps, surtout si on revient de loin, mais c’est essentiel pour du bonheur à long terme. « Courage, tu peux le faire » me murmure Hòa Bình (mon copain imaginaire) ! « Tu te regardes dans un miroir, et tu te fais des compliments, allez ! »
Les autres ne peuvent pas être un socle solide, car ils sont indépendants de moi. Il est essentiel, même dans ma propre famille, de bien faire la distinction entre l’amour que je porte à mon mari, à mes enfants, et l’amour que je me porte à moi. Ce n’est pas de l’égocentrisme, même si un peu d’égoïsme bien dosé fait du bien, mais il faut être capable de se dire que son époux, son fils, sa fille, ne sont pas des objets d’amour. Ce sont des personnes. Le jour où ils partent (même pour quelques heures), cela doit être une épreuve d’autonomie, d’harmonie, et non pas un instant d’errance « jusqu’à leur retour ».
Ecrire tout ça fait écho à tellement de choses, tellement de souffrances passées. On est tous très accroché à notre famille, celle qui nous a élevé ou celle qu’on a fabriqué. On est attaché à nos amis, à ces personnes qui ont croisé notre chemin et l’ont marqué d’une pierre colorée. Je m’efforce de dépasser tout cela. Pas parce que je rentre dans ma coquille, ou que je m’isole, mais parce que je n’ai pas envie d’être dépendante. J’ai envie d’aimer inconditionnellement. Et l’amour inconditionnel, ce n’est pas considérer l’autre comme une raison de son bonheur. Vous imaginez la pression ? Pour son amoureux, pour son enfant ? « Je fais le bonheur de ma femme/de ma mère ». Si je m’éloigne, elle souffre. » ALLÔ TOXIQUE !
J’avais envie de partager avec vous tous ces mots, parce que je pense que chacun d’entre nous a droit au bonheur. C’est juste qu’on ne sait pas où chercher. J’ai la réponse, les gars.
Le bonheur est au creux de soi.
Alors, prenons une pelle et creusons (pas pour de vrai, ça fait mal), posons-nous les bonnes questions, empruntons des sentiers sur lesquels nous n’osons pas poser un orteil, sortons de notre zone de confort, libérons notre entourage de la pression « dépendance », respirons, vivons réel. Et soyons heureux, simplement.
Je trouve ton article très très très juste.
Récemment j’ai été confrontée à l’impossibilité d’une relation amoureuse, et j’étais d’abord au fond du trou, me disant que je ne pouvais pas être heureuse sans cette personne.
Et puis j’ai compris que je me trompais de quête. Que le bonheur ne pouvait pas dépendre de la présence d’une personne ou non dans ma vie. Que je devais retrouver en moi la force et la plénitude pour avoir des relations aux autres qui restent saines et ne soient pas dans la dépendance.
Merci pour ton message ! J’ai eu le déclic en lisant un texte sur l’amour inconditionnel, et je me suis dit que j’en étais trèèèès loin ! En même temps, on nous élève à être dépendants.. Donc c’est pas évident d’être capable de savoir ce que l’on vaut seul !
On se fait l’effet d’un vase vide, et notre quête insensée serait de trouver quelqu’un qui pourrait nous le remplir. Mais nous le remplir de quelque chose qui nous sied ! Finalement, à part remplir soi-même…. Il n’y a pas trop de possibilité pour se sentir entière !
PS : j’aime beaucoup ta description sur ton blog ^^
Merci pour ton article qui me parle beaucoup. Je partage tout à fait ton point de vue
Il y a peu de temps on m’a dit « Les fruits ne sont pas pour l’arbre ». C’est vrai. Mais c’est dur.
Je traverse exactement ces chamboulements, ces remises en question et je me fais violence.
Je suis en train de me rencontrer, je suis en train de creuser et de me libérer de cette dépendance que tu décris si bien.
Mais c’est violent ! Et j’imagine que ce sera long…
Merci à nouveau pour cet article qui fait vraiment écho en moi comme pas permis !
Magnifique article, comme souvent !
J’aimerai bien rencontrer ton Hòa Bình, il me serait bien utile. Car si tu as su trouver des réponses et des pistes, je suis au début de mes questionnements ! 😉
Chaque chose en son temps, j’aurai peut être bientôt mon Hòa Bình, j’espère parce qu’il a l’air bien sympathique.
Bises, Elsa.
Si tu veux je te l’envoie, il aime la compagnie des gens en questionnement ^^’ <3
Comme je te rejoins !!! Mais comme en même temps ce n´est pas facile !!!! C´est difficile d´etre satisfaite un peu partout : la famille, le boulot, les copains, soi… mais bon, si un jour un génie me demande de faire des voeux, je choisirais les journées avec le double d´heures ! 😉
Oh oui, des journées de 48h, le pied !! 😀
j’ai un peu plus de mal avec ce genre de billet mais c’est que ça ne me parle absolument pas, j’ai toujours eu confiance en moi, heureuse d’aller boire un café seule ou me balader seule… j’ai toujours profiter de chaque instant seule ou pas et mon bonheur seule c’est quelque chose de naturelle pour moi
mais je suis heureuse de te voir faire le chemin vers ce bonheur
biz
Je ne vois pas le bonheur aujourd’hui. Je suis déprimée.!!!!!!
On peut être déprimée sans pour autant renier que l’on a de la joie au fond de son coeur <3 Courage pour cette passe, on va s'en sortir ! Un peu de douceur pour soi-même et ça aidera à aller mieux =)