Le 22 décembre dernier, une loi a été adoptée au Parlement visant à réduire les VEO (Violences Educatives Ordinaires) précisant dans l’article : « l’exclusion de tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux violences corporelles ». C’était surtout un acte symbolique, pour permettre une évolution des consciences, car évidemment, les parents retournant une mandale à leur enfant n’allaient pas finir derrière les barreaux. L’article aurait été lu lors du mariage civil aus époux et aposé dans le livret de famille.
J’ai vu facebook se diviser (comme en politique en fait!) et j’ai découvert des facettes intéressantes chez mes « amis » du réseau social.
Fort malheureusement (à mon sens), nous avons vécu un retour en arrière, et la loi a été censurée, à cause de la confusion qui régnait autour de ce texte. Les parents s’insurgeaient d’un manque de liberté au sein de leur propre foyer. Après, je comprends, ce n’est pas à l’état d’imposer comment se comporter, sinon on peut glisser vers des systèmes totalitaires.. Mais ça a été pris à l’envers : Je pense que c’était pour élever les consciences, non pas pour condamner.
Néanmoins , je trouve cela important que nous restions connectés à l’idée première, qui était de sensibiliser les parents.
Je pense que la plupart d’entre nous a déjà eu recours à la fessée, ou à une méthode d’intimidation/humiliation comme une tape sur la main, la cuisse etc.
Cette loi n’était pas là pour accuser le moindre acte de débordement du parent, mais pour aider à prendre conscience que la fessée est humiliante pour l’enfant (voire violente) et donc ne l’aide pas à acquérir les bonnes habitudes pour n’importe quel message qu’on aimerait faire passer (ce sont les neurosciences qui le disent. Et la plupart des professionnels qui travaillent dans le milieu de la petite enfance et de la pédopsychologie).
Il y a deux catégories de parents :
- Ceux qui pensent que la fessée est un droit du parent, fait partie de l’éducation, et « j’en suis pas mort, moi », auquel cas, mon billet ne vous est pas destiné 🙂 J’espère que comprendrez que le but de ce billet n’est pas de vous juger ou de vous jeter la pierre, mais d’apporter des outils aux parents qui pensent que la fessée n’est pas la solution (sans forcément savoir quelles autres méthodes il y a.) Je vous invite tout de même à parcourir les prochains paragraphes, cela pourrait vous inspirer !
- Ceux qui ont conscience que lorsqu’ils mettent une fessée à leur enfant, ils se sont laissés dépasser, regrettent, s’en veulent, s’autoflagellent, sans pour autant avoir d’autres solutions sur le coup : et c’est à ses parents-là que je m’adresse !
Cela nous est tous arrivé (toi là-bas qui n’a jamais eu recours à la violence sur ton enfant, je te tire mon chapeau :D) : la main qui part, sans même qu’on la voie prendre son élan. Une tape sur la main, la fesse, la cuisse.. Et c’est l’apocalypse dans notre corps.
Le déclic.
Je dévoile ici ma part éducative non assumée. Oui, j’ai eu recours à la fessée. Trois fois en quasiment cinq ans. Je n’en suis pas fière, spécialement la fessée qui est apparue bien tard après mon cheminement dans l’éducation bienveillante (cet été, quoi.)
Pour ma part, la fessée paraissait naturelle. Tout le monde y a toujours eu recours. Je n’avais pas spécialement hâte d’arriver à ce moment-là dans l’éducation de mes enfants, mais je ne m’étais pas vraiment posé la question.
Finalement, ça a été l’élément déclencheur de tout mon cheminement sur la bienveillance : Loupi avait deux ans, il était en pleine opposition, je lui ai mis une fessée, comme ça m’a semblé « normal pour fixer des limites dans l’éducation, et… Là, quelque chose s’est passé en moi :
Loupi m’a regardée, l’air de dire « han tu fais quoi? »
Et moi j’ai bien senti qu’à l’intérieur de mon ventre, c’était pas de la satisfaction. J’étais perturbée, désorientée.. J’ai senti que ce n’était pas la solution qui me convenait.
Depuis, j’ai toujours cherché à recourir à autre chose.
Min’hibou a eu la chance de ne jamais recevoir le moindre châtiment corporel, mais Loupi a pris deux ou trois débordements de ma part sur le fessier ou la cuisse. Je n’en suis pas fière, mais à chaque fois, je profite de cet échec pour apprendre.
Ce qui m’a poussée à lui mettre une fessée (les 3 fois) :
1- La désobéissance (et donc mon incapacité à trouver une formulation qui l’aide à aller dans mon sens)
2- La peur (il avait fait mal à son frère, en jetant en l’air un jouet qui lui a atterri sur la tête. J’ai mal réagi, je lui ai foutu une fessée, Minhibou avait quelque chose comme 6 ou 7 mois)
3- L’impatience et la colère (il ne voulait pas faire la sieste, il m’a sauté dessus [et ma fait mal], ma main est partie, je lui ai claqué la cuisse, c’était cet été.)
Il y a mille excuse, mille raisons, mille formulations d’adultes qui justifient que la main soit partie, même si on ne le désirait pas. Mais, à chaque fois, c’est une erreur. A chaque fois.
On peut donc d’abord croire que la fessée « n’a jamais fait de mal à personne » ou que « si y’avait plus de fessées dans les foyers, y’aurait moins de délinquance », puis ensuite revoir notre positionnement et commencer à être dans l’empathie avec ses enfants. C’est mon cas, c’est le cas de beaucoup de parents qui ouvrent un peu les yeux sur les horreurs du monde. (Non, là encore, j’ai tendance à glisser dans une formulation qui sonne « jugement », mais je n’accuse personne… Je suis juste touchée par ce qui va « trop loin » et qui arrive presque toujours lorsque le parent est à bout et cherche à discipliner son enfant.)
J’ai mis une fessée à mon enfant : comment réagir
- D’abord, je pars. Je m’isole. Pour pleurer 😀 Pour me calmer surtout.
On est d’accord que si vous êtes seul avec votre enfant, vous n’allez pas le laisser en plein milieu du salon à portée d’objets non sécurisés pour chialer un coup dans les WC. Vous sécurisez l’enfant, ou vous trouvez une alternative (au lieu de quitter son champ de vision, vous pouvez aussi bien vous réfugier au creux de vos bras) - Je reviens apaisée, et j’explique ce qui s’est passé :
« Je t’ai mis une fessée, parce que j’étais vraiment très fatiguée et que je n’ai pas eu la patience de discuter avec toi, c’était une mauvaise idée et je m’excuse. Je ferai en sorte que ça ne se reproduise pas. Mais j’ai besoin que tu m’aides. J’aimerais (on formule une demande, sans dire « tu » si possible! Très dur, je sais, faut s’entraîner)
– Ne pas devoir répéter huit fois les choses, parce que ça me fatigue, ça m’agace, j’ai l’impression de ne pas être écouté, entendu
– Voir un pantalon propre sur ces petites fesses, parce que nous allons partir dans dix minutes et que j’ai envie d’être à l’heure, j’ai besoin de ponctualité, parce que j’ai peur d’être en retard à l’école…
– Rester douce et ne pas avoir à crier, parce que ça me rend triste et en colère quand je crie. Je me sens dépassée et inefficace, et ce n’est pas la vision que je me fais de l’éducation.
« Je t’ai mis une fessée parce que j’ai eu très peur quand tu as fait mal à ton frère, et que je n’ai pas réfléchi. Je m’excuse, c’était très mal de ma part. La prochaine fois, j’aimerais que tu ne lances pas ton jouet en l’air, et que tu fasses attention autour de toi. C’est très dangereux, ça m’a mise en colère. Mais je n’aurais pas dû te taper. Pardon. »
Le mal est fait, certes, mais revenir, admettre qu’on a fait une erreur, et trouver une solution que l’on aurait pu mettre en place si on avait pas perdu notre sang froid, ça aide à se dire qu’il y a d’autres moyens. Nous ne perdons pas le respect de notre enfant, il se sent sécurisé, et tout le monde est content (ou presque.)
Si vous êtes en couple, pleassse le conjoint, n’enfoncez-pas le parent qui a eu la main leste s’il éprouve des remords. On a besoin de soutien, d’empathie, et de refuge auprès de l’être aimé. Papa Kao n’a jamais levé la main sur ses enfants (en même temps ce n’était pas son modèle d’éducation), et je lui suis toujours très reconnaissante d’être bienveillant avec moi quand je déborde.
La communication non violente peut énormément aider pour cette partie-là. Je vous invite à lire sur ce terme en cliquant sur le lien en vert.
J’ai envie d’éviter la fessée : comment faire ?
- Je vous renvoie (de nouveau) vers mon billet sur la CNV parce que je pense que le plus important pour éviter la fessée, c’est d’éviter d’être débordé, et ça passe beauuuucoup par la communication.
- Lorsque mon enfant me pousse à bout et que je n’arrive pas à communiquer parce que je suis trop vnr :
- On respire. Avant toute chose. Avant de voir sa main partir. On inspire et on expire 3 fois. Juste 3 fois. Et vous verrez, rien que ça, en général, ça permet de baisser les tensions.
- On manipule quelque chose. Prendre une balle anti-stress, ou une peluche, un coussin de la colère, n’importe, on tripote ! ça apaise. ça recentre.
- On crie dans un coussin et on explique comment on se sent après (et comment on se sentait avant)
- On s’isole quelques minutes en expliquant pourquoi « Je pars sinon je vais m’énerver et je n’en ai pas envie, je vais me calmer tout seul ! »
- Prenez-le dans vos bras en lui disant que vous l’aimez (Sauf s’il se débat) N’oublions pas que l’enfant avec un comportement infect a toujours besoin d’être rassuré et qu’on lui rappelle qu’on l’aime <3 Même si sur le coup on n’a pas envie de lui faire un câlin, il faut savoir que c’est souvent un super désamorceur de conflit !
- On n’explose pas, on détourne ! « Aujourd’hui, je suis trop fatiguée pour me disputer avec toi, alors on va recommencer ! Bonjour mon chéri ! »
- On peut aussi inviter l’enfant à aller s’isoler pour se calmer (en général, il y va de son plein gré, enfin chez moi, le fait qu’il aille dans sa chambre n’est pas une punition, il y va de lui-même quand il est fâché, c’est son refuge!)
Tout passe par la communication, je ne saurai pas vous conseiller autre chose en fait 🙂 A part revendre vos enfants… XD
Et par le respect. Respecter son enfant, c’est accepter que ce ne soit pas un adulte, qu’il ait de grands drames dans sa vie qui soit peanuts pour vous, c’est accepter que ses émotions soient intenses, et accepter également que parfois, vous soyiez impuissants face à ce torrent. Ce n’est pas un échec, ni un caprice, ni une tentative pour lui de « renverser le pouvoir familial ». Juste.. Il vit et s’exprime avec les outils qu’il a à disposition. A nous de mettre alors en place un maximum de choses pour aider ces crises, pour les adoucir ou les accompagner.
Mais cela passe aussi énormément par l’empathie (On devrait nous l’enseigner à l’école, j’vous jure !). En fait, plusieurs fois je me dis « et si c’était dans l’autre sens ? Si c’était moi, à la place de mon fils, qu’est-ce que j’aimerais que ma maman fasse ou me dise? » et ça m’aide à trouver la bonne solution.
Démentir les idées reçues
« Si je ne punis pas, il ne me respectera pas »
Le respect d’un enfant vers l’adulte, à mon sens, passe par le respect d’un adulte vers l’enfant. Un parent qui frappe et humilie, ilest peut-être respecté, mais il est surtout craint.
Je vous ferai part d’une anecdote sur le sujet dans mon premier billet secret de la newsletter (qui n’existe pas encore :D) <3
« Si je ne lui montre pas qui est le patron, je vais me faire bouffer »
Il n’y a pas besoin d’être le patron, ce n’est pas notre employé, notre enfant. Ce n’est pas de la main d’oeuvre non plus. C’est un petit être fragile et en construction qui a besoin de modèle pour grandir et s’épanouir. Ce genre de formulation sous-tend qu’il y a une team parents et une team enfants qui seraient en confrontation continuellement. Un rapport de force dans lequel on ne doit pas plier ou montrer signe de faiblesse. Un dominant et un dominé. C’est faux. On est une équipe. On est une famille.
Quand je suis devenue maman, je me suis dit « c’est dingue, je suis tellement enfant, je ne peux pas être mère ! Mes parents étaient bien plus adultes! » En fait, non, mes parents avaient la trouille, mes parents étaient pas toujours sûrs d’eux, mes parents pleuraient quand ils nous punissaient ou quand on se disputait, mais je l’ai su bien après. Je comprends, parce qu’ils ont été élevés comme ça et qu’ils sont pas trop pourris comme êtres humains, donc ils ont suivi le modèle et on fait du mieux possible (et au passage, j’suis pas trop pourrie non plus donc ça va), mais en fait, je me suis dit que j’aurais aimé savoir qu’ils avaient des faiblesses, qu’ils n’étaient pas insensibles à l’injustice parfois dont ils faisaient preuve… Mais qu’ils n’avaient pas forcément les bons outils. Moi j’en ai un peu plus grâce aux neurosciences et au partage via internet, alors c’est les honorer que de les utiliser, je trouve. Pas leur dire « vous avez fait du caca alors je fais pas pareil »
Savoir que les adultes ont des faiblesses permet de ne pas bousiller sa confiance en soi en se disant « je ne serai jamais ainsi ». Ben, spoiler alert : on est tous humains, et tous pleins de failles.
« Je vais en faire un enfant-roi si je laisse passer tous ses débordements sans rien faire »
Le terme d’Enfant-Roi est subjectif. C’est bien plus une prise de position, un jugement, qu’un fait.
Certaines personnes considère un petit comme un enfant-roi juste parce qu’il est fils unique (lol)
D’autres qualifieraient d’enfant-roi un enfant qui répond à ses parents, ou un qui croule sous les cadeaux.
Enfant-roi est donc un terme qui est plus orienté sur le regard des autres que sur ce que l’on ressent. Je ne connais pas un seul parent qui qualifie son propre enfant d’enfant-roi, parce que pour lui, la limite du cadre n’est pas atteinte.
Il faut bien faire une distinction entre bienveillance et laxisme (mais ce sera le sujet d’un prochain article). A partir du moment où notre volonté est d’éduquer dans la douceur, ce n’est pas du laxisme. Le laxisme = absence d’éducation. Point.
Donc, éviter la fessée, la punition, la récompense, ce n’est pas du laxisme, c’est du travail xD C’est vraiment moins contraignant de lui en coller une à la moindre occasion. J’vous assure. Il faut beaucoup de sang-froid, de rigueur et de fermeté pour éduquer sans violence. Mais je suis persuadée que ça en vaut la peine.
Pareil, je le répète sans cesse (coucou la puer’ de l’Essonne), mais ne pas crier, faire en sorte de ne pas élever dans la peur et la fessée, ce n’est pas « ne pas donner de cadre ». Mes enfants ont un cadre, il est solide, il est mis à l’épreuve constamment, mais élever sans cadre, c’est aussi de la maltraitance (là on parle de laxisme).
Pour en revenir sur cette affreuse affiche « Une fessée aurait évité un délinquant de plus dans la rue » ou je ne sais quelle sornette,
Les châtiments corporels (même si c’est juste la tape sur la main, à la longue c’est humiliant, ça détruit la confiance en l’enfant et le transforme) poussent l’enfant à grandir avec une idée négative de lui. Il n’est pas assez bon. Il est méchant. Il est nul. Il est stupide. Et c’est CA qui crée la délinquance. ça et les modèles de violences. Même dans la communication. Là on parle de fessée, mais les violences psychologiques sont bien pires, bien plus toxiques, bien plus difficiles à déloger.
Un enfant, on le respecte, on l’aime, on le guide, et on lui (dé)montre qu’on est fier de lui.
J’ai bien conscience que ça demande énormément de travail, que les mamans qui m’ont demandée de rédiger ce billet n’ont pas forcément le courage, le temps, l’envie, la motivation.. Mais à partir du moment où le sujet intéresse assez pour se dire « tiens, ce serait intéressant de trouver d’autres outils que les cris ou les fessées pour me faire entendre », je pense que vous êtes sur la bonne voie, alors je vous encourage à ne pas perdre espoir, à donner tout ce que vous avez, et à surtout, surtout, écouter ce qu’il y a derrière les crises de votre enfant, parce que ce n’est jamais gratuit.
Si vous prenez juste cinq minutes avant d’exploser pour vous dire « bon, là, il est relou, c’est pas normal, y’a un truc qui va pas, qu’est-ce qui pourrait le faire chouiner/jeter ses jouets/se rouler parterre/se frapper la tête/vouloir mordre son frère.. » etc. Et, généralement, la réponse apparaît.
N’oublions pas non plus que nos enfants ont besoin qu’on soit disponible pour eux. Il suffit parfois d’être un peu trop ailleurs (dans ses pensées, sur son téléphone, en conversation avec son mari…) pour que notre enfant nous fasse comprendre qu’il a besoin d’attention.
ça aussi, ça fera partie d’un autre billet (comment répondre au besoin d’attention parfois démesuré de nos enfants).
En attendant, faites-vous confiance ! Vous avez le pouvoir de bannir les fessées de votre éducation, je vous invite à le faire. Cela ne fait du bien à personne (n’ai-je pas raison?)
Vous êtes des Guerriers ! Des guerriers de la justice, des guerriers de la droiture. Des défenseurs de l’amour.
Pour approfondir, je vous joins des billets inspirants :
- Sans fessée comment faire ? (papa positive, avec téléchargement gratuit à la clé)
- 12 propositions pour éduquer sans fessée ni punition (apprendre à éduquer)
- 5 raisons d’éviter la fessée (psychologies)
… Je crois que j’ai tout dit. N’hésitez pas à me poser des questions ou à me démentir, enrichissons la conversation, tant que c’est dans le respect du dialogue ! 🙂
(Pardon pour les photos hors sujet mais illustrer un billet sur la fessée.. Voilà quoi ! Donc profusion de petits culs et de fleurs hihih)
Très bon billet, très complet, c’est super.
La plupart des points, je les connais, mas ça ne fait jamais de mal de le relire. Parce que comme tu dit, c’est dur, qu’es-ce c’est dur de changer nos propres connexions neuroniques …
Ici, le plus dur pour moi, c’est vraiment quand il n’écoute pas, j’ai beau essayé de le prévenir, que je vais perdre patience, il s’excite de plus en plus, avec le risque de me mettre un coup involontaire (mas quand tu es déjà en train de t’énerver intérieurement, ben ça passe mal …) et quand il fait mal à son frère … je suppose que c’est une demande d’attention, mais je n’ai pas encore trouvé comment y répondre de manière satisfaisante pour nous deux (donc j’attends l’article sur comment répondre aux demandes d’attention parfois démesuré de nos enfants 😉 )
Donc, d’une certaine manière, je punis puisque je l’isole en l’envoyant au coin … (ouais, je sais normalement, c’est moi qui devrait m’isoler mais pour l’instant je n’y arrive pas encore dans ce sens) … mais je ne l’y laisse jamais longtemps (enfin, je pense, max 5 minutes) et j’essaye de lui expliquer après pourquoi j’ai réagi comme ça …
Le cheminement est encore long (et j’avoue, je me demande ce que ça donnera avec 3 ou 4 enfants …?)
Bon, reste le problème du conjoint qui n’est pas sur la même longueur d’onde … j’ai déjà réussi à limiter la violence éducative à la petite tape sur la main … ‘-_-
C’est déjà beaucoup d’avoir conscience et d’essayer. On n’a pas de recette, on est lâchés dans le vide, on fait au mieux ! Dans la mesure où on a conscience, on ne peut pas être un mauvais parent, même avec des débordements. Courage <3
Merci pour ton article détaillé sur le sujet. Bien que très polémique, j’avais également pris le temps de donner mon point de vue sur la fessée il y a quelques mois sur mon blog http://cutesimplicity.com/la-fessee-enfin-interdite/
Je crois qu’en parler m’a permis de me libérer et aujourd’hui je n’ai plus aucun mal à dire que je suis CONTRE toutes violences physiques ou verbales envers ses enfants. Je n’ai plus peur de donner mon avis ouvertement, quitte à vexer certains parents ou à jeter un froid. Je pense qu’il faut absolument en parler librement pour qu’enfin ce sujet soit « Déprivatisé » (je sais que le terme n’existe pas, mais je n’ai pas trouvé d’antonyme correct). NON on ne fait pas ce que l’on veut avec ses enfants.
Merci beaucoup pour ton commentaire, et je te soutiens à 100% ! Comme toi, me permettre de me positionner (chose que j’avais déjà fait en partageant les nombreux billets écrits sur la loi passée en décembre et en m’insurgeant du reste après coup..) J’assume, je n’ai pas peur du débat, et je défendrai tout parent qui ose et qui se sent assez fort pour élever sans frapper et humilier son enfant <3 On est bien plus nombreux que ça ne paraît, et à force, la conscience collective évoluera (j'esère!)
Merci pour ton billet plein d’astuces. Et surtout merci pour la déculpabilisation en disant que ça peut arriver quand même. J’ai bien besoin de tout ça en ce moment, j’ai un deux ans terrible et une patience limitée (quoique craquer à la 112ème crise de la journée c’est quand même être patient, non?)
Quelque part, oui, c’est faire preuve de patience ^^’ Mais c’est vrai que la plupart des ouvrages bienveillants parlent de « comment EVITER la crise » et pas « quoi faire si on craque son slip » et pour moi dans beaucoup de cas c’est quand même inévitable avec notre passif et compagnie… Bref, courage à toi, t’es sur la bonne voie <3
merci infiniment je viens de mettre une fessée et je m’en veux terriblement. ce sera la première et la dernière grâce à toi j’espère.
Oh, mon coeur t’accompagne
Je pense que la fessée est toujours très mal pratiquée et donc forcément très mal acceptée et comprise par les enfants. Il y a plusieurs conditions à remplir absolument pour pouvoir se permettre de toucher au corps d’un enfant. La toute première est de pouvoir s’assurer d’établir avec l’enfant une relation de confiance parce que ce geste-là n’est pas du tout anodin. Il ne doit pas du tout être permis à n’importe qui. Le parent qui la donne, ne doit jamais manifester de colère. Il doit toujours commencer par parler à l’enfant, lui expliquer ce qui se passe dans son for interne lorsqu’il a un comportement qui n’est pas acceptable. L’enfant ne peut absolument pas, de lui-même en avoir conscience. Il doit toujours également motiver l’enfant et s’arranger pour qu’il ait le désir de changer de comportement. Cela exclut toute espèce de réaction sous le coup de l’énervement. Dernière condition; il ne faut absolument pas hésiter à tout faire pour que la consolation de l’enfant soit complète. C’EST L’AMOUR QUI DOIT IMPERATIVEMENT PRESIDER A CETTE ACTION-LA AU SERVICE DE L’ENFANT. De cette manière-là, la fessée ne sera pas vécue comme humiliante mais comme quelque chose dont il a besoin pour vivre mieux, comme quelque chose qui va le stimuler pour avancer parce qu’il aura en point de mire un but à atteindre qui lui semblera attrayant et séduisant parce qu’elle sera donnée par quelqu’un qui n’est pas en colère contre l’enfant et qui veut, et ne veut que cela, le prendre dans un échange d’amour. CETTE ACTION-LA NE DOIT JAMAIS ÊTRE PRATIQUEE AU SERVICE DE L’ADULTE QUI VEUT AVOIR LA PAIX.
Je ne comprends pas votre manière de faire.
Comment peut-on mettre une fessée en toute conscience éducative, c’est encore pire que de « déraper » à mon sens. Votre commentaire montre une réalité bien trop ancrée : la fessée EST éducative et ne doit pas être un débordement. Je soutiens l’inverse. La fessée n’est PAS éducative. Elle ne l’a jamais été. C’est un outil de domination et d’humiliation. Elle n’aide EN RIEN l’enfant.
Et, oui, parfois les parents sont démunis et mettent une fessée, mais c’est suite à des siècles d’héritage de violence et de schémas conditionnés. Ce n’est pas une solution et ça ne le sera jamais.
Aujourd’hui j’ai craqué. J’ai mis une fessée à ma fille de 2 ans et 9 mois. En ce moment tout est prétexte à faire une crise. Aller au bain, puis sortir du bain, sortir faire du vélo, s’habiller, manger, dormir…. c’est usant. Et aujourd’hui en plus de la crise de cris et de larmes, elle m’a mis des coups de pieds et je crois que ça a été le geste de trop, je n’ai pas su me contrôler. Et je me sens terriblement mal, je me suis toujours dit que je ne ferais pas comme mes parents et pourtant je n’ai pas tenu ma promesse…. je me suis excusée de suite biensur mais je ne peux pas m’empêcher de penser que quelque part dans sa petite tête elle va garder en mémoire ce geste que j’ai eu.
Alors merci pour cet article qui me permet de déculpabiliser un peu, je vais prendre le temps d’y réfléchir et de trouver des solutions face à sa violence pendant ses crises.
Merci pour ta confiance, de te déposer ici en toute vulnérabilité.
Mon coeur de maman fait un câlin à ton coeur de petite fille blessée
Merci pour cet article qui vient de me faire du bien !
Je suis vraiment dans cet esprit de l’éducation en douceur et le self contrôle. A la maison on communique énormément et l’idée profonde est de faire différemment de nos parents sur certaines choses.
Mais aujourd’hui j’ai perdu mon sang froid, je suis fatiguée enceinte du mini deuxième et j’ai crié au lieu de parler, et mis une petite fessée car mon fils de 5 ans a fait caca dans sa culotte.
Et pourtant, pourtant … Comme je le sais, que ce n’est pas du tout la solution. Qu’il n’a pas fait exprès, que l’arrivée de sa petite sœur le chamboule inconsciemment…
Et me voilà dans un état catastrophique qui va durer jusqu’à demain au moins car je culpabilise tellement. Je déteste me sentir comme ça, je déteste mal réagir.
Je sais que ma culpabilité passera, et je travaille tous les jours sur moi-même pour être meilleure, bien réagir à chaque fois, mais ce n’est pas toujours évident…
Je suis ravie que cela vous apaise !
Ne vous en voulez pas, vous faites au mieux ! Et parfois, notre « meilleur » n’est pas ouf, c’est normal on est humain ! L’essentiel c’est de tenter de toujours faire selon ses capacités du moment, et si on dépasse les bornes, de s’excuser ou au moins de conscientiser que c’est pas ok et que la prochaine fois on dépose l’intention de mieux faire !
Je réalise un documentaire à ce sujet :
https://sacrea.super.site/le-documentaire
Chère madame, la priorité des priorités, est de comprendre que toute personne humaine est un trésor inestimable qui nous est confié. Il est du devoir de chacun de nous de tout entreprendre pour que ceux et celles, enfants ou adultes, qui ont eu un comportement indésirable aient, malgré cela, la possibilité de parvenir à leur épanouissement parfait. Il n’y a, à mon sens pas de manière de mieux ou de moins bien faire. Il n’y a pas de sanctions qui soient bonnes alors que d’autres seraient mauvaises. L’impératif, c’est de ne jamais sanctionner qui que ce soit et de quelque manière que ce soit, sans manifestation d’amour et de tendresse. La sanction ne doit jamais être appliquée à l’état pur et dans l’énervement dû à la fatigue. Avec un enfant, il est impératif de prendre le temps, avec beaucoup de tendresse, de l’éclairer sur le bien-fondé de ce qu’on lui demande en lui disant que cela rendra sa vie et celle de son entourage bien plus agréable. S’il n’y parvient pas, c’est que la puissance spirituelle à laquelle il est soumis est trop forte pour qu’il puisse seul y résister. Il faut, alors, toujours dans le calme, lui expliquer que l’on va devoir, dans le but de l’aider à résister plus facilement, le faire passer par un peu de souffrance. Dans ce cas, il faut le rassurer en lui disant que ce ne sera tout de même pas trop dur mais qu’il faut qu’il ait un peu de courage. La sanction
passée, il faut, sans délai, l’encourager, le motiver de nouveau et prendre tout le temps nécessaire pour le consoler. Ne jamais perdre de vue que l’enjeu, c’est la sanctification.