Oui, oui, oui, promis. Je me fâche.
ça m’arrive même TRES souvent.
Je me suis juste rendue compte que les gens faisaient l’amalgame entre la COLERE et la VIOLENCE.
Alors là, fatalement, tout le monde s’y perd.
Effectivement, je ne suis pas violente. Mais ça ne m’empêche pas de ressentir de la colère, de le dire, de le montrer aussi. C’est même sain. La colère fait partie des émotions, et la nier, l’enfouir, peut juste mener à péter une durite (qui sera du coup décuplée compte tenu des événements) parce qu’on aura refoulé cette colère, en se disant que ce n’est pas grave, qu’on est doux et bienveillant, et qu’on ne se fâche pas. Qu’on contrôle. en vrai, on ne contrôle rien. On essaie de mener la barque avec nos atouts, nos compétences, nos connaissances, notre courage et notre fatigue. Mais on ne contrôle pas. Si à un moment on se prend un coup de vent ou une vague un peu trop fat, ben on se les mange. On peut toujours rebondir derrière, mais on ne contrôle pas ce qui va arriver, ce qui peut arriver, et surtout pas qui sont nos enfants. On peut les guider au mieux, et les accompagner. Les « manipuler » pour qu’ils entrent dans le moule qu’on attend d’eux, mais pas les contrôler. Enfin, peut-être un temps, mais c’est la rébellion assurée après coup.
Une fois qu’on a saisi qu’on n’a pas à contrôler notre vie, mais simplement faire des choix, et guider dans des choix, déjà, on se sent moins braqué, moins frustré, et moins propices à la violence.
JE M’EGARE UN PEU.
Être bienveillante ne m’empêche pas non plus d’avoir des actes violents. Ce n’est pas supposé faire partie de notre panel d’outils à disposition, mais ça arrive. Alors pour tenter d’y voir plus clair, d’abord, parlons sémantique. Selon Larousse :
« La violence est l’utilisation de force ou de pouvoir, physique ou psychique, pour contraindre, dominer, tuer, détruire ou endommager. Elle implique des coups, des blessures, de la souffrance, ou encore la destruction de biens humains ou d’éléments naturels. Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la violence est l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès. »
On fait entrer dans la case de la violence, les fessées (évidemment), les menaces, les punitions, les humiliations et les manipulations. Quand on dit qu’on a baigné dans un environnement violent, ça ne veut pas forcément dire qu’on se faisait taper sur la tronche, ça veut dire que ça criait, que ça ordonnait, que ça ne respectait pas nos choix, et que ça nous contraignait à obéir.
La plupart des parents qui usent de ces méthodes n’en ont pas conscience. Ils ne font pas « mal », ils font « au mieux » avec ce qui a été transmis de génération en génération, ce qui « se fait », et tout ce qui s’apprend dans la vraie vie (et pas dans les livres). Encore une fois, on n’est pas dans le jugement du « tu fais mal » mais plutôt dans la prise de conscience : en utilisant ces méthodes, on fait preuve de violence. Je fais preuve de violence. Parfois, ça m’échappe. Parfois, ça échappe à Mr Maman Orange (oui, il s’est renommé comme ça sur insta, et je craque ^^’) C’est dur à encaisser, mais c’est bon de l’admettre. On n’est pas VIOLENT comme si c’était étiqueté sur notre front à l’encre indélébile. On a des REACTIONS violentes. C’est toute la différence. Et je pense que c’est pareil un peu chez tout le monde (sauf chez le saint des saints).
Si on a conscience de notre violence, on peut travailler dessus pour l’atténuer ou la faire complètement disparaître, et ça… C’est un trésor à offrir à notre famille.
Selon Wikipedia :
« En psychologie, la colère est considérée comme une émotion secondaire à une blessure physique ou psychique, un manque, une frustration. Elle est l’affirmation de sa personne et sert au maintien de son intégrité physique et psychique, ou alors elle est l’affirmation d’une volonté personnelle plus ou moins altruiste. Une colère saine est sans jugement sur autrui. Parce qu’elle peut faire souffrir celui qui l’exprime, elle peut être considérée comme une passion ».
D’un côté on a l’utilisation de pouvoir, de l’autre on a l’expression d’une émotion. Je trouve qu’il est important de dissocier les deux.
On peut être en colère sans violence. On peut être violent sans colère.
Que faire quand je suis en colère ?
Je désamorce.
J’en ai déjà parlé dans le billet sur la fessée, et c’est à peu près les mêmes conseils : on s’isole, on s’apaise en respirant, on parle douuuucement (pour ne pas s’enflammer par le langage), on tripote quelque chose pour détendre les muscles…
Je n’arrive pas à désamorcer. J’explose.
C’est là que la violence s’invite. Les cris, les menaces, les punitions, la fessée qui nous échappe…
Même principe que les conseils pour la fessée. On évite d’être trop sévère avec soi-même, on se rappelle qu’on est humain, et on explique, on communique, on parle avec la personne sur qui on a usé de violence.
Je suis tellement loin dans ma colère qu’on ne peut pas me faire redescendre.
Quand on se connaît et qu’on sait que ça va faire des dégâts, le mieux c’est de faire en sorte d’être seul, soit en envoyant son enfant ailleurs, soit en allant soi-même ailleurs. Faire sortir sa colère est sain, mais pas si elle est dirigée contre quelqu’un . Parfois on a juste besoin d’un câlin, de soutien, alors ne pas hésiter à aller se canaliser dans les bras de son conjoint (parce que lui/elle va croire que vous voulez être seul/e alors que non), voire directement aller câliner votre enfant.
Les émotions nous sont propres. Certes elles se montrent dans certaines circonstances, mais elles n’arrivent pas « à cause de l’autre », elles viennent car on les ressent soi-même. Sûrement parce que quelque chose face à nous est dérangeant, n’est pas à sa place, fait écho en nous d’une mauvaise façon.
Empathie et Tolérance
On n’y pense pas nécessairement quand on voit rouge, mais lorsque votre petit vous fait sortir de vos gonds, rien de tel qu’un changement de point de vue pour se recentrer :
- Mettez-vous à sa place. N’oubliez pas l’âge qu’il a. N’oubliez pas que les traiter comme des personnes à part entière ne leur enlève pas leur âme d’enfant, et que, par conséquent, vos requêtes sont potentiellement hors de portée. N’oubliez pas que ce n’est qu’un enfant.
- Rappelez-vous comment vous étiez quand vous aviez six, sept, douze ans. Comment vous réagissiez face à vos parents et comment vous auriez aimé que vos parents réagissent. Ce n’est pas de l’opposition, c’est du respect mutuel, n’est-ce pas ?
- Demandez-lui de se mettre à la vôtre. A votre place, comment réagirait-il ? Comment aimerait-il que vous réagissiez et pourquoi ? ça peut donner des pistes (ou au moins, faire descendre la colère)
- Posez des mots sur ce qu’il traverse, pour l’aider. Sur ce que vous sentez en vous, pour canaliser.
- Comprenez-le. Profondément. Demandez qu’on vous comprenne. Intensément. L’empathie ce n’est pas la sympathie. Ce n’est pas compatir et être du côté de celui qui se plaint, c’est se mettre complètement à la place de l’autre. Accueillir les émotions, les entendre. Les respecter.
« Soyez le parent dont vous aviez besoin lorsque vous étiez enfant. »
Les petites méthodes de gestion de la colère
- Prendre conscience : on rejoint la CNV mais, on essaie de respirer un coup et de se demander POURQUOI on réagit ainsi. J’utilise beaucoup pour moi-même la phrase « qu’est-ce qui résonne en moi » parce que c’est toujours face à un petit déclic que je sens la colère monter. Et ce déclic, c’est un indice. Si tu arrives à poser des mots sur le pourquoi du comment, déjà t’es plus dans la violence, t’es dans la réflexion. Tu peux donc redescendre.
- Respirer. On compte à rebours de 10 à 0, et hop. On n’est plus en colère.
- S’initier à la méditation : je sais, je sais, plein de mamans et de papas pensent qu’ils n’ont pas le temps, que c’est chiant, qu’on s’ennuie et tout et tout. C’est un conseil comme un autre. Mais 10 minutes de méditation (qui peuvent même se faire au bureau, parce que méditer ce n’est pas rien faire, c’est être hyper concentré au moment présent. Tout semble décuplé, les sons, les non dits, on peut méditer les yeux ouverts et on se rend compte de son quotidien avec un oeil nouveau. En pleine conscience). Pratiquer la méditation aide à maîtriser son égo, son mental et sa respiration. Trois choses qui entrent en marche quand on se met en colère ! Si on sait plus facilement les maîtriser, on peut plus facilement désamorcer.
- Faire du sport. Bon, soit effectivement on est vnr et on peut aller courir dans la foulée (moi perso je fais du Yoga donc j’ai très très vite fait de dérouler mon mat et de me mettre à faire une salutation au soleil, surtout que je suis sans travail.), ce n’est pas toujours aisé d’être au travail, de se prendre un gros coup de sang, et d’aller mettre son justaucorps, je vous l’accorde. Mais dans la mesure où vous pouvez décharger cette énergie dans une activité sportive (on parle du sexe ? C’est déplacé? Ok alors on n’en parle pas xD), ça permet de libérer les tensions, de vider son esprit, et d’évacuer la frustration, c’est tout bénef. Je conseille aux colériques d’avoir avec eux quelque chose comme une balle anti-stress qui permettrait de décharger au moins les tensions physiques en pressant la balle. Une petite dans la poche, c’est discret au boulot !
- On communique. Au lieu de partir direct dans la violence, on essaie d’entendre son interlocuteur, sa position, ses idées, sans forcément partir du principe que nous on a raison. ça permet de voir la situation sous un autre angle et d’éventuellement déstresser un peu. Quand je dis on communique, c’est-à-dire qu’on essaie de se baser sur la CNV et pas de l’insulte pour rabaisser son interlocuteur, hein ? ça coule de source.
- On s’initie à Ho’oponopono ! J’en ferai un billet, c’est sûr, mais en ce moment, c’est LE truc qui calme tous mes coups de pression. Parce que quand on comprend comment fonctionne les principes de cette méthode hawaïenne ancestrale, on sait qu’on est au centre de notre monde, que c’est nous qui attirons toutes ces situations foireuses pour en tirer qdu positif. Pour changer quelque chose en nous, pour comprendre un événement passé duquel on n’a pas fait le deuil, etc, etc. C’est tout simple et d’une richesse incroyable.
Pour ceux qui sont déjà un peu familier avec le concept, je vous invite à répéter le mantra lié « Désolé, Pardon, Merci, Je t’aime » .
Pour les autres, sachez que ce mantra n’est pas dirigé contre la personne face à vous (votre enfant ou conjoint ou autre), mais en fait c’est pour vous-même. Je développerai dans un autre billet, mais tout l’intérêt réside dans le fait d’être empathique et bienveillant avec soi-même. S’entendre. Se pardonner. S’accepter. Des concepts bien lointains de nous les occidentaux, habitués à porter le poids du monde comme une fatalité et à devoir enfiler des costumes qui ne nous vont pas parce que la société nous l’ordonne. Nous, les pros de l’auto-flagellation, du dénigrement, et de l’humilité (plus ou moins authentique). Parce qu’être bien avec soi est mal vu, parce que les gentils sont des victimes, et parce que, inévitablement, si on s’aime, on n’est plus une victime donc on passe dans le camp des mauvais.
Ce billet part dans tous les sens 😀
Pour résumer.
- Être en colère, c’est sain.
- C’est même important de le ressentir, parce qu’on est humain.
- Être violent, ce n’est pas la même chose
- Il faut dissocier un comportement violent d’une personnalité violente. On a tous des actes violents, ça arrive même aux meilleurs ! L’important c’est de réfléchir dessus !
- Si on est dérangé par ses excès de violence, on a des tonnes d’outils à disposition pour se canaliser. Quelques exemples dans ce billet, mais aussi tellement d’autre. L’art aide beaucoup également. Le coloriage, le dessin, danser, peindre… Je suis sûre que vous pouvez trouver vos propres havres de paix.
- On lâche prise ! Avoir raison n’est pas toujours indispensable. La neutralité de la situation, si. Alors on essaie de regarder avec des yeux extérieurs la scène, pour tenter de désamorcer la situation du mieux possible
- On ne s’auto-flagelle pas, on essaie d’être bienveillant envers soi-même. ça arrive. Vous êtes une belle personne.
Pour aller plus loin :
- WikiHow : comprendre sa colère pour la maîtriser
- Psychothérapie : apprendre à gérer sa colère
- Mentalisme : Comment éviter la colère > dans ce billet, ils parlent d’une technique de « manipulation » qui ma foi me semble intéressante à explorer.
Propre cet article.
Tout est dit ! Merci.
Oh ça fait plaisir merci !
J’aime beaucoup ! Merci 😊
Avec plaisir <3
J’ai adoré ton article, il est vraiment top.
J’aime beaucoup ton positionnement. Je suis aussi sur le chemin de l’éducation « bienveillante » et je ressent aussi ce cheminement dans ton article qui ne dit pas uniquement comment faire. Tu es aussi dans l’empathie.
J’ai hâte de lire ton article sur l’ Ho’oponopono car ça m’intéresse mais j’ai déjà une bonne pile de lire en attente de lecture 😉
Et sinon, ta photo c’est le défi du jour, c’est une coïncidence ?
Pour la photo, c’est juste que je ne savais pas quoi mettre haha 😀 Je la trouve colorée et elle est en totale adéquation avec la maîtrise de ses émotions/de soi !
Merci sinon pour ton retour ! Courage pour la lecture, ne m’en parle pas j’en ai une cinquantaine dans le colimateur *_*