Y’a des jours comme ça, où je les regarde jouer de loin, le pétillant au coin de l’oeil, et que je profite du moment.
Je me dis qu’ils ont tant grandi, qu’on a tant parcouru ensemble. Que j’ai tant grandi.
Je les regarde, je les revois si petits, si fragiles, si dépendants. Je les vois si pleins de vie, tout le temps. Et je pense au temps.
Parfois, ils vont se batailler, se chamailler, nous en faire baver au coucher.
Parfois, ils vont criser pour aller faire les courses nu, ou râler parce que c’est pas l’heure de regarder la tv.
Parfois, ils vont s’embrouiller avec un ton de p’tit ado. Et on n’a pas fini de ressentir ça .

C’est vrai, il m’arrive de me dire que je devrais les laisser pleurer un peu, pour qu’ils apprennent que dans la vie, y’a des choses frustrantes.
Et puis, j’ai envie de jouer à Zelda et de les laisser devant Mickey,
Parfois j’aimerais juste me poser 1h, 2h, quand Loupi rentre de l’école,
J’ai envie de leur dire que je suis pas là, que je suis pas dispo, qu’on se revoit plus tard.
Certains jours, j’ai vraiment besoin de moments à moi, alors je les prends, je leur explique, je m’excuse, presque. Papa Orange a tendance à dire que c’est donner de l’importance à des choses pas si graves (j’ai le droit de me faire une séance de yoga quand ils sont là quoi), mais pour moi c’est important.
C’est important qu’ils sachent que si mon corps et ma tête étaient présents et bien portants, je passerai chaque seconde possible avec eux, psychiquement avec eux.
Présente pour de vrai et pas sur mon tél pendant qu’ils construisent des Duplo.
C’est important qu’ils sachent que si mon corps et ma tête étaient présents et bien portants, je passerai chaque seconde possible avec eux, psychiquement avec eux.
Présente pour de vrai et pas sur mon tél pendant qu’ils construisent des Duplo.

Mais voilà, la vie passe si vite. Je ne veux pas en rater une miette. Je ne veux pas non plus leur gueuler dessus ou les forcer à dormir sans câlins parce que ce n’est plus le moment. Qu’ils sont grands. Je ne veux pas tout leur céder mais je veux faire la distinction entre être laxiste et être à l’écoute de leurs besoins. Je sais que dans très peu de temps, ils ne réclameront plus un énième câlin pour se coucher, et ça me manquera. ça NOUS manquera.
Je sais que dans pas si longtemps, leur lit restera vide, et j’aurais un petit SMS qui me dira qu’ils restent dormir chez leur copain. Leur copine.
Je sais que dans quelques années à peine, on boira un peu de cidre pour fêter leurs diplômes (oui je suis naïve xD)
Dans quelques années seulement, ils m’etreindront d’une main, une valise dans l’autre. Et ils me diront « je t’envoie un message quand je suis arrivé ! »
Dans quelques années, ils déménageront, auront leur vie d’adulte, viendront nous rendre visite (surtout si on a une piscine) et se tiendront à table avec nous, à picoler du rosé et à refaire le monde.
Bien sûr qu’on pète un plomb quand on met une heure à coucher hibou,
Bien sûr que ça me saoule que Loupi veuille encore que je fasse des choses à sa place bien qu’il en soit capable par lui-même.
Mais après… Après un autre sentiment me vient. La gratitude. Profiter de l’instant, et être capable d’apprécier chaque moment, même les plus casse-pieds.
Mais après… Après un autre sentiment me vient. La gratitude. Profiter de l’instant, et être capable d’apprécier chaque moment, même les plus casse-pieds.

Car après ces vingt années, qu’est-ce qu’il me restera ?
Les photos d’eux bébés dans mes albums. Leur trace un peu partout imprégnées dans les murs de la maison. Du linge sale, sûrement. Des petits mots sur des post-it et des photos de famille aux coins cornés. Des boîtes à souvenir, des pétales de fleurs fanées de 15 ans d’âge, des bodys en 6 mois, sûrement leurs dents de lait, quelques cartes postales, des comptes en banques vidés et des vieux jouets poussiéreux.
Alors, ne m’en voulez pas si je ne les pousse pas à grandir plus vite que la musique, si je m’attendris quand ils font des trucs qui feraient dégoupiller n’importe qui, si je les regarde avec les yeux de l’amour, même quand ils me font la tête.
Ne m’en voulez pas si, lorsqu’ils demandent le huitième bisou de la journée, j’arrête tout ce que je fais pour leur donner, si lorsque je parle avec vous, je m’interromps pour souffler sur un faux café trop chaud.
Ne me jugez pas si ils passent avant tout le monde, tous mes amis, toute ma famille.
Ne vous méprenez pas en pensant que je suis esclave d’eux, car ils sont ma plus grande liberté.

C’est vrai, il ne me restera plus beaucoup d’eux quand ils ne seront plus là, mais j’aurais le plus précieux.
Cette gratitude d’avoir eu l’honneur de partager avec eux ces moments si édifiants de leur vie. Cette chance inouïe que j’ai de faire partie de leur quotidien, d’être leur repère, leur attachement, leur premier amour. J’ai conscience de la beauté de ce que je vis, du quotidien certes normal mais qui m’anime comme si j’avais la vie la plus extraordinaire, la plus pailletée et la plus exceptionnelle du monde.
Cet amour inconditionnel qui fait que je suis capable de les aimer plus que c’est possible d’aimer, et de les laisser partir en étant heureuse pour eux, de les voir grandir avec de la fierté et de la joie, non pas de la nostalgie et des regrets. Lorsqu’ils s’en iront, lorsqu’ils seront adultes, je serai fière de nous, et je sourirai sur le pas de ma porte en me disant « punaise. C’est l’aventure la plus géniale de ma vie »
En attendant, je serre leurs petits doigts, fort au creux de ma main.
Je ferme les yeux lorsque leur tendre peau vient se coller contre mon dos.
Je savoure chaque bisou baveux, chaque câlinou-délicatou (parce que parfois ils ne sont pas doux).
Je remplis mes jauges de bien-être grâce à leurs rires qui rebondissent de partout.
Je les regarde avec tendresse vivre, se créer des souvenirs, desquels je fais partie, pour toujours.
Je savoure chaque bisou baveux, chaque câlinou-délicatou (parce que parfois ils ne sont pas doux).
Je remplis mes jauges de bien-être grâce à leurs rires qui rebondissent de partout.
Je les regarde avec tendresse vivre, se créer des souvenirs, desquels je fais partie, pour toujours.

Chialade <3 !
J’ai vu « 1 commentaire
Je savais que c’était toi
Je savais que tu commentais ça
Haha <3 love you !
Ouf c est beau ! J ai l impression de lire ce que j aurai pu écrire à propos de vous aujourd hui 😍. Meme si je n ai pad ete aussi choyette que toi .c est ce que je ressent. 😍
Ne te dénigre pas maman, tu as suivi l’un des quatre accords toltèques : toujours faire au mieux <3
Je t'aime
Grosse larme émue. C’est difficile parfois de ne pas se fâcher, ne pas crier… en ce moment j’ai les 4 à la maison (mes 2 plus les 2 que je garde) et parfois il faut qu’il suive le rythme. Et mon grand pleure, fait des chagrins et moi je n’ai pas le temps. Après j’ai mal au ventre, juste envie de le serrer, de lui dire que je suis désolée, de lui dire de rester tout petit, de rester contre moi. La pression des gens qui ne comprennent pas que je veux que mon enfant soit un être libre et pas un petit qui obéit au doigt et à l’œil, ça doit être ça la pression sociale!
Prendre le temps de respirer et regarder la situation de loin n’est pas toujours facile… merci pour ce beau texte qui remet toutes les cœurs à l’heure 💛
J’aime beaucoup ta dernière phrase <3
C’est la première fois que je passe par ici et tu m’as tout émue avec tes mots plein de vérité. Je crois que je vais rester dans le coin 😉
oh bienvenue alors 🙂 <3
Juste 💜💜💜💜💜💜💜😘
<3
Chialade aussi …😳
<3
Meuh …
je ne sais pas si j’y arrive, mais je tends vers ça 😊
Et quand je les entend rire ensemble, je me dit qu’on a bien fait de les faire si rapproché, que j’aimerais en même temps rester pour toujours comme ça et en même temps voir tout ce qui va se dérouler. J’aimerais avoir une fonction enregistreuse pour être sûr de ne jamais rien oublier 😁 Pouvoir me refaire le film de nos vies lorsqu’ils auront quitter le nid et me dire qu’on en bien profité.
Je viens d’essuyer une petite larme au coin de mes yeux….ce que tu dis là, je le sais au fond de moi. Mais les impératifs que m’imposent la vie (et surtout mon boulot en fait…) font que c’est souvent difficile. Une grande qui entre un peu tôt dans la préadolescence, une petite qui a un sacré caractère, j’avoue…souvent c’est conflictuel et je « dégoupille »…et je m’en veux, parce que justement ce n’est pas de ça dont je veux que nous nous souvenions elles et moi…
nul n’est parfait ! Je trouve qu’en avoir conscience c’est déjà énorme (pour certains parents c’est normal), pardonne-toi, elles te pardonneront encore plus facilement <3
Quel bel article !! Tellement vrai… Laissons les grandir tranquillement à leur rythme et profitons, profitons… Le temps passe si vite !
Bonne journée
Virginie
merci à toi aussi !
Merci. C’est ce que javais besoin de lire ! Ma vie de maman n’est pas simple. Je suis trop à vouloir que tout soit parfait (alors que je sais que la perfection n’existe pas et que c’est chiant. Education de merde que j’ai reçu ) bref je cours, je crie, je hurle, parfois une fessée (😢) Quoi qu’il en soit je me sens esclave de cette vie de maman et je ne profite ni de eux, ni de rien. Je ne fais que subir cette vie. Je vais essayer de prendre appuie sur ton récit, essayer de profiter, d éprouver de la gratitude , de m’aimer et de les aimer comme ils sont…. 😘
oh <3
c'était le petit coup de boost dont tu avais besoin, peut-être ! <3 Courage, tout est si doux vu du côté de la gratitude !
Arrêtons de se justifier auprès des autres de vouloir être heureuse. Si tous les enfants étaient aimés et éduquer comme les nôtres, il y aurait moins, voir plus du tout de prison et de guerre. Soyons fières d’aimer nos enfants. Soyons fières de nous d’avoir choisi que nos relations soient bienveillantes, empathiques, respectueuses et avec de l’amour à revendre. J’aime la vie ! J’aime mes enfants ! J’aime le père de mes enfants ! Et j’aime être une mère autant qu’être une femme !
Je suis d’accord ! C’est aussi l’aventure de ma vie la plus géniale que j’ai vécu !
Viva la vida ! 😘
AMEEEEEEEEEEENNN <3
Magnifique tout simplement.
oh merci <3 *_*