Début septembre, c’est pareil chez tous les parents d’enfants nés trois ans auparavant (approximativement). On stresse, on est en même temps pressé, on est fier, on a un peu peur aussi.
Puis, le Jour J arrive. Sa première rentrée.
J’sais pas comment c’est chez vous, mais je vais vous parler de chez moi.
La veille du premier jour, mon fils (on peut insérer un prénom au choix car ils ont eu la même réaction) est excité comme une puce. Cela fait des mois qu’il me parle de l’école. Qu’il veut y aller. Qu’il compte les jours. Cela fait des semaines que, sur la poutre du temps qui orne notre salon (une frise chronologique qui note les jours du calendrier, jusqu’au moment anoté de la rentrée), les jours semblent ne pas passer assez vite à son goût. On est la veille, il chantonne « je vais aller à l’école! » à qui veut l’entendre, il est fier, il a hâte, il est plein de joie.
Le matin de la première rentrée, mon fils, son cartable au dos, court tout droit vers sa classe, s’imprègne du lieu et des autres, et nous, les parents, on se sent un poil de trop.
C’est nous qui lançons un vocal « bisou ! » à travers la pièce, et lui, en se retournant à peine, nous sourit et se remet à jouer.
Cette rentrée, c’est la rentrée rêvée pour tout parent. C’est exactement ce qu’on aimerait qu’ils fassent à chaque fois qu’on les dépose.
Oui, mais ça ne dure pas.
Que ce soit pour l’un, ou pour l’autre, le bouillonnement positif de mon enfant ne reste pas intact.
Pour Loupi, au bout d’une semaine, il s’était lassé : ça y est, j’ai vu ce que c’était l’école. Je peux retourner à la maison ?
Pour Hibou, le soir-même, il était perturbé à l’idée que son frère ne soit pas dans sa classe (on a eu un p’tit malentendu niveau communication).
Encore une fois, après quelques jours, les larmes ont repris pour notre grand garçon.
Quant à son frère, il a l’air d’avoir compris que l’école, c’est chacun sa classe. J’ai bon espoir pour qu’il s’y adapte avec le temps.
Je m’inquiète un peu pour mon fils descolarisé et rescolarisé. Je sais que l’école lui fait du bien pour plein de choses. Mais je le connais et je sais qu’il est super sensible aux comportements des adultes. J’espère qu’il sera entouré des bonnes personnes, cette année.
J’ai relu mes billets des précédentes rentrées. Celui sur la moyenne section fait mal au bide. Celui sur la petite section est tellement loin de la réalité. Pas de mes sentiments, mais cette scène parfaite de première rentrée, que j’ai vécu deux fois, maintenant, je sais qu’il ne faut pas s’y fier.
C’est pas terrible comme ascenseur émotionnel, toute cette confiance qui me monte aux joues quand je les vois partir en agitant leurs petites mains, avec sérénité et assurance, et qui redescend aussi sec lorsqu’ils me disent leur premier « je ne veux pas aller à l’école ». Deux ans de pleurs, de cris, et de détresse. Et on est encore qu’en maternelle. Comment faire alors pour avoir assez de réservoir de confiance, d’amour et d’optimisme pour les en abreuver pour les quinze prochaines années ?
Faites qu’ils s’y habituent, sans se perdre au passage. Faites qu’ils s’adaptent, sans se renier. Faites qu’ils soient bien, qu’ils se fassent des copains, sans avoir à se transformer ou à fâner.
Bien sûr que je suis inquiète. J’aimerais que ce soit simple. C’est semble si simple chez les autres. Parfois, les mots de motivation me manquent. J’en trouve pour eux, je garde le sourire, je suis partisane de la technique du « au moins » en reprenant toutes leurs phrases en positif !
Je préférerai qu’il pleuve des paillettes, mais au fond de mon coeur, il pleut, et j’ai beau ne pas trop leur montrer, j’ai beau me dire que tout va bien aller, c’est décourageant, au vu des expériences passées.
Alors, c’est le moment coup de pied au cul d’auto-persuasion.
L’éveil spirituel (c’est-à-dire le passage de la vie passive à la décision d’être responsable et acteur de sa vie, plus une prise de conscience qui dépasse un peu l’entendement, mais passons)
se valide par de nombreux symptômes que l’on ressent, des changements. L’un d’eux est :
« Tendance à agir spontanément, plutôt que sur les peurs basées sur les expériences passées »
Ces deux dernières années, j’utilise ces symptômes de l’éveil comme base pour améliorer mes rapports au monde. J’en ai ressenti 10. Je bloque sur celui-là depuis le début. Et je sais qu’il est coriace, car il est accroché à des croyances limitantes :
1- On tire des leçons du passé (ce qui n’est pas faux hein, mais dans ce cas précis, qu’est-ce qui nous dit que ça va continuer à mal se passer ? Nous ? Bah alors, oui, ça va continuer.)
2- Je suis une marginale, et par conséquent, mes enfants aussi. Celle-ci est super difficile à déloger, parce qu’elle concerne mon estime de moi et ma place dans le monde.
Mais le savoir, c’est avoir conscience que pour que je lâche prise, pour que mes enfants puissent avoir la chance de ne pas être dans l’ombre de mes craintes, il me faut travailler contre cette croyance. Travailler dur. Et la déconnecter.
J’ai confiance en l’avenir, et surtout en mes enfants. Depuis la première rentrée, j’ai évolué, j’ai développé de nouvelles façons d’aborder les choses.
On va traverser tout cela. On va se sentir bien. On va appartenir à notre société, un jour. Peut-être plus tôt que je ne l’imagine. Sûrement vous avant moi. C’est promis mes petits chéris.
Compliqué, ces rentrées, entre image d’épinal et réalité qui ne se rejoignent souvent pas, ou uniquement le premier jour pour apparaître sous un nouveau jour quelques jours après (ouh là ça fait beaucoup de fois le mot « jour » en peu de mots mais je n’ai pas la force de réécrire!!). J’espère que ça va se caler dans le courant des semaines à venir…il faut aussi faire confiance à nos petits pour réussir à se faire leur place et à s’adapter pour prendre le meilleur, tout en les accompagnant.
Pour ma grande, l’adaptation à l’école a été long et difficile. La maîtresse de petite section l’a braquée dès le premier jour. Alors qu’elle n’avait pas pleuré quand je l’ai déposé le matin, je l’ai récupéré en pleurs à la fin de la journée. Après ça, elle a pleuré tous les matins de toute l’année…affreux…mais à l’époque je travaillais donc… Ça ne passait pas avec sa maîtresse, trop autoritaire et pas assez « individualisée ». Ma fille était du genre associable (comme sa maman). Quand elle jouait avec des enfants, elle subissait le jeu plus qu’autre chose…bref…
En moyenne et en grande section, elle a eu une maîtresse plus maternante, plus à l’écoute. Ça a pris du temps mais elle a su la mettre à l’aise. A côté de ça, elle a commencé à avoir des copains.
Mais vraiment, c’est depuis qu’elle est en primaire qu’elle aime l’école!
Je crois que c’est un savant mélange entre les bonnes rencontres (adultes et enfants) et le goût de l’apprentissage qui l’ont fait évoluer positivement.
J’espère que ce sera de même pour ton/tes fils.
Bisous.
Merci pour ce petit retour d’expérience <3 Je l'espère aussi !
Les rentrées peuvent être tellement différentes d’un enfant à l’autre ! C’est parfois terriblement frustrant et cela dépend tellement des enseignants et des camarades qu’ils croisent !!
Courage, je croise les doigts pour que tout s’apaise rapidement… garde confiance !
Virginie
Je compatis … comme toi, le bel enthousiasme des premiers jours a été douché par des larmes et des câlins a rallonge dès le mercredi 😢. Heureusement, la maîtresse a l’air ferme (mais douce?) et pleine de bonheur sens (ou n’a pas trop envie de s’embêter) : pour l’instant, on reste sur le rythme uniquement le matin et il est dispensé de mercredi, en espérant qu’une pause lui soit bénéfique ☺
Courage pour tes garçons, j’espère que vous réussirez à retrouvez un peu de sérénité et une place où ils se sentent bien 😊
Ici on a opté pour l’IEF , tendance unschooling. On sort du chemin tracé et c’est parfois pas évident de ne pas se justifier face a l’étonnement des gens face a ce choix qui sort encore trop de l’ordinaire, mais on est en harmonie tous les 3 avec ce choix, et c’est le plus important <3
J'espère que cette rentrée t'apportera les réponses .. et l'apaisement .
Ici on a tenté l’IEF aussi, mais ce n’était pas très concluant parce qu’il se sentait seul (et que je ne pouvais pas très bien répondre à cette demande), il est retourné à l’école à sa demande. Mais en fait ça va toujours pas. A un moment, on trouvera la bonne solution <3
Merci pour cet article …
Le mien n’a jamais eu l’enthousiasme qu’ont les petits avant l’école. Du haut de ses 2 ans et demi il répondait à quiconque lui posait la question qu’il ne voulait pas aller à l’école.
Aujourd’hui en grande section c’est pareil… Pleurs le premier jour et on est reparti pour des » je ne veux pas aller à l’école » tous les matins… Il est rassuré car sa maîtresse ne crie pas cette année mais ça ne change pas son envie d’y aller pour autant.
J’essaie aussi de ne pas me focaliser sur le négatif mais je commence vraiment à manquer d’encouragements à lui donner. Notre petit rituel du matin c’est de lui souffler du courage qu’il garde précieusement dans sa poche..
Encore merci pour cet article!
Nous c’est de l’énergie positive qu’on lui envoie (dans le coeur) mais ça ne suffit pas non plus ! Courage à vous aussi ! <3
Oie… je redoute un peu ca pour mon garçon (mais j’essaie de chasser ca pour ne pas engendrer la situation 🤗)… rien qu’en retournant à la mam après les vacances au bout d’une semaine c’était « nan veux pas »… mais on est passé à 4 jours et le rythme lui va mieux! 4 jours de mam et 3 jours à la maison ca lui va… pas possible de choisir avec l’école malheureusement! Je souhaite à tes loupiots de s’adapter au mieux et d’y trouver leur compte 💓💓💓 plein de bisoussssssssss à vous 4
ça commence à mieux se passer ici ! Merci !! <3
Pareil à la maison. Première rentrée au top pour ma fille, et puis ils n’étaient même pas la moitié de la classe pour ce premier jour alors c’est plus facile, moins bruyant. Et le second jour au moment de la laisser ça a été des pleurs. Pour tous les jours on arrive à trouver comment la laisser sans que ça soit trop de chagrin pour elle. On fait un dessin dans la classe que j’emporte toujours avec moi en partant puis un gros câlin. Et en fonction des matins ça marche plus ou moins bien. En revanche ce n’est pas l’école qui lui fait peur mais la récréation. Elle en a peur et reste attachée à la maîtresse. C’est tellement déchirant de voir son enfant comme ça, surtout quand d’autres à côté on l’air à l’aise dès le début..
C’est clair, c’est déroutant. Mais bon, c’est aussi ce qui nous permet de voir que, dès le plus jeune âge, chaque enfant est unique, et quelque part c’est beau ! (c’est juste dommage que les nôtres aient du mal à s’adapter quoi ^^’)
Enfin. Ca va vraiment mieux depuis une semaine, je revis!
Oh merci pour cet article ! C’était pareil pour nous, la première semaine était un grand succès et puis nous avons passé quelques dures semaines surtout parce que le papa est du type : tu es obligé d’y aller et que moi pas du tout. Je suis mère au foyer donc très facile pour moi de me laisser aller par les pleurs et de dire allez, on reste là aujourd’hui. Et puis il y a le papa qui arrive et toutes les critiques et remarques.
Pour l’instant, les matins ça va mieux, par contre au moment d’aller faire la sieste, toujours des larmes. Puis il laisse tomber ses bras avec son petit doudou et marche vers son lit, je me sens comme si je forçais mon enfant à avaler ses larmes et ses émotions. Et je sors avec l’impression d’être en train de soumettre mon fils a faire des choses que moi même je vois pas l’intérêt. C’est déchirant.
Oh oui, c’est déchirant. En tout cas, ici, ça s’est plutôt bien passé, j’ai pas l’impression qu’ils soient résignés, ils font bien la distinction entre école et maison, mais j’ai droit à de jolies crises de décharge le soir !
Courage <3