ENFIN, la publication de cet énorme billet oignon. C’est qu’il y en a, des choses à dire, sur la culpabilisation !
La culpabilisation, c’est l’affreux mélange entre ce qui se passe devant nous, et le fait que ça résonne négativement en nous
Parfois, on n’est pas serein face au comportement que l’on peut avoir, alors on va s’auto-flageller, s’en vouloir, se culpabiliser, et en général, ça nous emporte dans un cycle autodestructeur qui, en plus, détruit vers l’extérieur, casse les barrières de la communication, et empêche les mots de voler librement, en surchargeant de sens empruntés, d’interprétation, et de fausses croyances.
J’ai relevé deux manières de vivre la culpabilité :
- interne : on va s’en vouloir de dingue, et on voit un petit soi-même frapper à coup de batte un second petit soi-même au fond de notre tête (on dira là que ce sont les gens qui ont un problème de confiance en soi)
- externe : parce qu’on culpabilise ou on n’est pas en osmose avec les conséquences de ses choix, on va en vouloir à la personne face à nous (d’autant plus si elle est proche, on peut se permettre, elle restera là pour encaisser puisqu’elle nous aime), on va s’en prendre à elle, on va lui reprocher des choses (qu’on se reproche à soi en vrai, même si on est dans le déni ) et au final, on altère les relations. Que ce soit avec ses enfants, ses amis, son conjoint ou ses parents…. J’ai l’impression qu’on a tous vécu ces deux versions de la culpabilité au moins une fois (surtout quand on est parent)
Comment se sortir de ces schémas moisis, et déculpabiliser ?
Il y a trois manières d’aborder la déculpabilisation :
- se tourner vers soi
- se tourner vers l’extérieur
- faire un mix intérieur/extérieur
Se déculpabiliser en éliminant les causes extérieures
1) Extérioriser / Communiquer
Parler à un ami, un conjoint, un professionnel, une oreille attentive, parfois simplement parler permet de désamorcer la culpabilité qui nous ronge.
2) Atténuer les rapports toxiques
On repère les gens qui ont tendance à nous faire culpabiliser (sauf si ce sont nos enfants), et on se demande quelle place ils prennent dans notre vie, ce qu’on attend d’eux (souvent, de la reconnaissance…)
Sans forcément les rayer de sa vie, on peut essayer d’alléger les rapports, de se détacher un peu.
Beaucoup de personnes ont tendance à se déresponsabiliser en accusant autrui. Ne tombons pas dans le panneau. Chacun est responsable de sa vie.
Le « je » à la place du « tu » est bien pratique pour prendre de la distance avec l’accusation et la culpabilisation. Quand quelqu’un vous fait des reproches, reformulez dans votre tête la phrase en « je » plutôt qu’en « tu » et théoriquement, vous devriez ressentir de la compassion plus que de la colère.
3) Comprendre les jugements
Si parfois les remarques désobligeantes peuvent paraître intéressantes à entendre (elles aident à une ouverture d’esprit et une remise en question), il ne faut pas que ça atteigne notre culpabilité. Si c’est le cas, c’est soit qu’on n’est pas en adéquation avec ce que l’on fait, et que la remarque que l’on reçoit est pertinente, alors ça demande un travail sur soi pour modifier notre comportement en fonction,
Soit que l’on ne se sent pas en appartenance avec les autres (qui nous jugent) donc on culpabilise de ne pas être pareil, d’être rejeté, d’une certaine manière, et là on a tendance à vouloir coller à ce que l’on attend de nous, mais on devient désaccordé avec ses besoins persos. Et forcément, ce n’est pas bon du tout (parce qu’en plus on peut développer de la rancoeur pour la personne : elle m’empêche d’être moi-même). La seule solution est donc d‘ignorer le jugement, de se dire que ce n’est pas contre soi que c’est dirigé, et d’essayer d’assumer ses choix en se disant qu’on sait que c’est ce qui nous convient à nous. Sans juger l’autre en retour.
Se déculpabiliser en se tournant vers soi
1) On arrête d’interpréter les choses et d’empirer les situations
Parce que notre pire ennemi, c’est soi-même, alors au lieu d’accuser ou de dire « j’ai l’impression que », on essaie de formuler la phrase différemment (et on s’appuie sur la CNV)
Lorsqu’il se passe ceci, je ressens cela
Lorsque tu ignores mes demandes, je ne me sens pas respectée dans mon autorité de maman, ça me rend triste et en colère contre moi.
2) On accepte sa responsabilité
La personne en face n’est jamais le problème. Le problème, c’est toujours soi-même.
Même dans une dispute : c’est toujours contre soi-même que c’est retourné. Des deux côtés.
Par exemple, récemment, je me suis disputée avec une amie, j’ai accepté ma part de responsabilité : je lui reprochais ce qu’elle pouvait elle-même me reprocher, j’en ai donc déduit que nous étions toutes les deux sur des vibrations différentes et qu’il fallait cesser. Elle a eu la même conclusion, et je pense que ce genre d’expérience, même si ça fait bizarre de les assumer et de les encaisser, aident à mieux se comprendre, mieux réagir à ses besoins, être mieux en adéquation avec sa vie plutôt que de suivre des principes par habitude.
Donc au lieu d’interpréter et de retourner les situations, on assume, on encaisse, et on se remet en question.
« Lorsqu’il me dit ceci, je ressens cela, pourquoi ? Pourquoi ça me rend triste, en colère? Qu’est-ce que je peux améliorer, accueillir, accepter pour me sentir moins coupable, et plus sereine? »
3) On met en pratique les quatre accords toltèques :
- Que ta parole soit impeccable
Si tu dis toujours quelque chose que tu penses sincèrement, théoriquement, tu devrais pas t’en vouloir de l’avoir dit. T’es juste honnête avec toi-même (et l’autre). Si tes mots dépassent ta pensée, là c’est la porte ouverte à la culpabilité
- Ne prend rien personnellement
N’oublie pas que tout ce qui t’arrive en pleine poire ce sont des messages qui t’aident à trouver ta place dans le monde. C’est pas hyper clair, mais quand on regarde le nombre de personnes qui disent « une succession de coïncidences et d’obstacles m’ont menée jusqu’ici », on se rend bien compte de ça : ta réaction face à un problème trace ton cheminement.
Concernant les enfants, c’est encore plus simple : s’il a un comportement inapproprié, c’est pas contre toi. Ce n’est jamais contre toi. C’est qu’il se sent découragé pour quelque chose, et qu’il a besoin qu’on le comprenne, qu’on mette des mots à sa place, qu’on le guide… Lui-même ne sait pas toujours comment faire ! (et là je t’invite à lire mon billet sur les comportements inappropriés)
- Ne fais pas de supposition
Comment se torturer gratoss ? En faisant des suppositions. On se monte le bourrichon de fou, on garde au creux de son coeur, on développe de la rancoeur, on culpabilise aussi parce que le mec en face il fait « comme si de rien n’était » (faut dire, il est pas au courant que tu penses tout ça de lui!) et du coup ça détériore la relation en amont… Quand tu communiques, souvent c’est explosif et ensuite faut recoller les morceaux. Le mieux, c’est que quand tu supposes quelque chose, tu t’assures via la communication directe (la parole quoi) que tu as juste (ou faux).
- Fais toujours de ton mieux
Si tu sais au fond de toi que t’étais à ton maximum, que tu as vraiment, sincèrement fait de ton mieux, et pas cédé à la facilité et géré sous fatigue (donc pas dans les conditions optimales), tu ne peux pas culpabiliser parce que tu as donné ton effort max.
(Pour plus de détails je vous envoie vers ce billet )
4) Comprendre ses croyances limitantes
J’en parle plus précisément dans ce billet, mais il s’agit d’être capable d’être objectif avec ses principes et ses croyances, de voir que dans la situation où on culpabilise, la croyance est mise à mal, et d’essayer de se demander si c’est la croyance qui nous limite dans nos actions, ou si c’est autre chose (mais très souvent, il s’agit d’un souci qui vient de ce que l’on croit devoir faire pour faire bien, des croyances extérieures que l’on a adopté mais qui ne sont pas raccord avec ce que l’on ressent en soi)
5) Se répéter des affirmations
Voici une sélection de phrases qu’il est bon de lire et de se répéter lorsqu’on se sent coupable.
Se déculpabiliser en faisant agir intérieur et extérieur
1) Exprimer ses émotions
Je suis une fervente partisane de cette méthode, et je pense que se montrer humain et honnête avec la personne qui nous fait ressentir de la culpabilité, c’est essentiel. Même si cette personne est mon enfant. Il est tout à fait capable d’entendre que j’ai des faiblesses, que ce n’est pas à cause de lui mais que c’est un problème que je n’arrive pas résoudre avec moi-même (c’est toujours ce problème-là, vous vous en rendrez compte ^^)
Je vous renvoie de nouveau à un billet pour aider à exprimer ses émotions, parce que ça s’adapte aussi pour soi-même
2) On s’autorise à être heureux
Je ne comprends pas bien cette société où on doit atténuer son bonheur pour ne pas « l’exploser à la tronche du premier venu », où on est forcé de tempérer son excitation et sa joie de vivre, sinon « ça fait mauvais genre » c’est critiquable et honteux… Arrêtons d’avoir honte du bonheur, au contraire, il faut l’assumer, l’extérioriser, le faire rayonner et jaillir de toute part ! Parce qu’il n’y a que comme ça que le monde sera plus doux, en se focalisant sur le positif et l’agréable. Alors tant pis si on vous dit que votre compte instagram c’est pas la vraie vie (c’est juste hein, ce n’est qu’un réseau social), tant pis si vous n’êtes pas assez malheureux pour avoir des amis, tant pis si on vous juge, vous tacle et vous reproche de vous pavaner avec votre idéal à la con, dites-vous que c’est simplement parce que les gens en face ne se permettent pas, ne s’autorisent pas ce bonheur qu’ils vous le reprochent.
Tu as le droit d’être heureuse, tu en as besoin, tu en as même le devoir ! Car pourquoi vivre cette vie comme une coquille vide ? Qu’est-ce que t’as à y gagner à part le « respect de tes pairs » ? C’est vraiment chelou cette humanité qui tire vers le bas au lieu de s’encourager à s’élever. Ignore tout ça, et sois authentique.
Et j’t’assure, la culpabilité disparaîtra quand tu seras en accord avec toi-même.
3) Pardonner et surtout, se pardonner
La grosse part de tout ce travail c’est de ne pas être trop sévère avec soi. A partir du moment où on fait au mieux, où on essaie vraiment… ça ne sert à rien de s’auto flageller.
Nos enfants nous pardonnent bien plus vite qu’on se pardonne à soi-même.
Il suffit de faire preuve d’honnêteté.
Une méthode efficace pour réussir à se pardonner soi-même, c’est de se mettre au calme, et de penser à soi enfant.
On le regarde, on l’enlace, on lui dit pardon, il nous pardonne.
En général c’est assez « violent », parce que son soi enfant c’est un peu sa faiblesse ^^ Mais ça fait tellement de bien.
Allez, on s’exerce, parce que la culpabilité, ça ronge tout le monde (et particulièrement les parents), et qu’on ne devrait pas s’en vouloir d’être soi-même, de faire des choix, et de faire au mieux.
Si tous ces points sont respectés, il n’y a plus de raison de se culpabiliser.
Il faut se faire confiance, et se rappeler qu’on est humain. On a le droit à l’erreur, on a le droit de faiblir, on a le droit d’être fatigué.
N’oublions jamais que nous faisons toujours du mieux que nous pouvons.
Ah, et mettez-vous au yoga, j’vous jure, ça fait du bien.
Merci pour ce billet come toujours plein de sagesse!
avec plaisir ! <3
Comme je suis d’accord avec toi ! Exprimons nos émotions, communiquons et surtout n’imaginons pas à la place des autres ce qu’ils doivent ressentir… Je partage pleinement ce que tu nous racontes, grande adepte moi aussi de la communication non violente. Je ne connais pas encore les accords toltèque par contre, mais la référence revient souvent dans mes lectures ! Ce qui est fou, c’est qu’on peut connaitre ces théories sur le bout des doigts mais….la culpabilité revient toujours pointer le bout de son nez, c’est une vraie discipline de s’en détacher. Chez moi, les moments de bienveillance passent beaucoup par la méditation… Merci pour ton article….
hé oui, comme d’habitude, mes billets sur l’épanouissement personnel et l’éducation sont avant tout des reminders pour moi-même ! Comme toi la théorie, je maîtrise, mais la pratique…
Et moi mes moments de douceur passent par le yoga 🙂
Oh, j’adore toujours tes billets! Même si je n’apprends rien dans les faits, j’aime beaucoup ta perspective et la manière dont tu parles des choses.
Et tu as bien raison de partager ton bonheur, moi non plus je comprends pas pourquoi on devrait se retenir !
Longue vite à ton blog.
J’espère pouvoir vite me remettre au yoga, ça me manque trop. Je sui trop dégouté de pas pouvoir suivre ton challenge 🙁
Merci c’est super agréable ! Oui tu nous manques dans ce challenge ! <3
Super article ! Et alors le paragraphe « On s’autorise à être heureux » = AMEN !!
<3
J’ai écrit à ma fille qui culpabilise pour un mot
Il m’a dit tu me colles dans la rue mais c’était pendant sa crise de dysphorie
J’ai réussi à la convaincre en lisant votre article
Merci