Mon fils aîné qui a cinq ans et demi lit depuis avril dernier (pour ses 5 ans, quoi).
Nous l’avons descolarisé pendant un trimestre (j’en ai parlé ici), et dès le début, il nous a étonné par sa concentration et son sérieux. Lui, tout ce qu’il souhaitait, c’était apprendre à lire. (et parler anglais)
Peut-être pour aider, peut-être par inquiétude, peut-être pour participer, les grands-mères d’Axel lui ont envoyé de nombreux livres de méthode d’apprentissage de la lecture. Même moi, j’ai acheté les livres « Oscar et Lili » de la pédagogie montessori (livre et cahier) afin qu’il ait des outils sur lesquels s’appuyer.
Mais ça ne l’intéressait pas.
S’il avait semblé mettre toute son énergie à apprendre à déchiffrer ces codes de grands, il n’était pas du tout intéressé par quelque chose de scolaire.
Toujours dans ma recherche du « livre parfait » sur lequel Loupi accrocherait, j’ai commandé un bouquin : « lire à 3 ans, c’est tout naturel » de Françoise Boulanger. Sur la couverture, il y avait un manuel avec de grosses lettres et une image à côté, le mot en-dessous. Je m’attendais à un énième livre de méthode, mais j’ai été attirée par le titre. J’étais curieuse de voir comment Françoise Boulanger défendait son bifteck dans cette société où la lecture s’acquiert à six ans.
(en bas de page, les liens {affiliés} vers les livres)
Bluffée.
Le livre n’était pas pour Axel, il m’était destiné. Ce n’était pas une « méthode »comme Boscher ou autre, c’était juste une réflexion sur la façon d’apprendre à lire.
ça m’a TELLEMENT parlé. Je me suis dit que ça valait le coup d’essayer. A noter que mon intention n’était pas de « le faire lire avant le CP », mais bien de répondre à son besoin urgent, qui commençait à le frustrer (il esssayait de comprendre en vain, ça l’agaçait et ça le rendait un peu nerveux et sec : essayez de vous faire comprendre lorsque vous discutez avec quelqu’un qui ne parle pas français, et que vous ne parlez pas sa langue… Frustrant, non ?)
En deux mots
Françoise Boulanger ne suit pas de méthode. Même si on pourrait dire qu’elle se rapproche de la méthode globale. Elle propose plutôt un accompagnement dans l’engouement de la lecture, un parent (ou professionnel) guide au gré de la curiosité de l’enfant. Elle croit au fait que l’enfant apprend plus aisément à lire en s’appropriant un mot dans sa globalité, puis, avec son intelligence, à comprendre le principe du b.a.-ba (b+a=ba). A partir de ces mots qu’il affectionne et reconnaît, par une forme de logique, l’enfant, à force d’y revoir des associations de lettres côte à côte, finit par piger tout seul la combinatoire (b+a=ba).
Et c’est très juste
Nous sommes donc partis sur des mots affectifs.
En janvier (donc mi moyenne section pour un repaire scolaire), Loupi connaissait déjà Maman, Papa, Axel et Samuel. Il avait besoin d’apprendre à lire pour un souci d’autonomie. Il voulait lire ses livres seul, déchiffrer des notices, comprendre les sous-titres d’un dessin animé ou d’un jeu vidéo.
Alors, on a commencé à répondre à ses questions. Sans cesse.
« Comment ça s’écrit fantôme ? »
« Comment on écrit champignon ? »
etc, etc.
Armée de feuilles blanches coupées en étiquettes et d’un feutre, toujours à portée de main, je m’attelais à répondre à ses interrogations, en traçant les lettres de façon rondes (c’est à dire comme on les trouve dans les livres, ou comme on les lit tapées sur ordi, plutôt qu’en majuscule) et petit à petit, sa collection d’étiquettes s’est agrandie. Bout à bout, il enregistrait des mots dans leur ensemble, et pouvait former des phrases avec les mots qu’il reconnaissait.
Et, comme vous pouvez le constater, ce ne sont pas vraiment les mots par lesquels on commence scolairement XD
(ouais, on avoue, il n’a pas commencé par le plus simple XD Mais par ce qui l’intéressait)
En avril, il a eu le déclic de la combinatoire, et a commencé à déchiffrer tout et n’importe quoi.
En juillet, il lisait de façon fluide
Aujourd’hui, il est capable de lire dans sa tête, d’anticiper un mot qu’il ne connaît pas suivant le contexte, et il repère quand les mots ne sont pas écrits en français (ils sont en anglais souvent) donc adapte la prononciation. Autant vous dire que la façon de penser de Boulanger a bien aidé Loupi à devenir plus indépendant. Et c’est vraiment un bonheur.
Ses premières lectures
Lorsque Loupi s’est senti à l’aise avec quelques mots qui pouvaient former des phrases, je lui ai confectionné un petit livre. Il y avait que quatre ou cinq mots qui revenaient sans cesse, mais ça a été le « premier livre qu’il a lu ». Une fierté, je ne vous raconte même pas ! (Du coup, aujourd’hui, c’est un livre que son frère est capable de lire, parce qu’il a bien pigé le concept aussi, celui-ci !)
Puis, quand Axel s’est mis à déchiffrer des mots qu’il n’avait jamais vu, je me suis lancée à la recherche de petits livres avec peu de texte qui auraient pu l’intéresser. J’ai galéré. Vraiment.
Les livres qui ont peu de texte visent souvent un public très jeune. La lecture passe par la passion et la volonté de savoir ce qui se cache derrière les images, où la curiosité est attisée non seulement par le déchiffrage d’un code complexe, mais surtout par l’intérêt qui se cache derrière à connaître l’histoire.
Connaissant « Va-t-en grand monstre vert » de Ed Emberley par coeur (ou presque), nous avons commencé avec celui-ci. Loupi était très fier de lire à son frère précisément les mots de ce livre qu’il lui avait offert pour ses 2 ans ! Nous avons bien remarqué la différence entre réciter et déchiffrer à ce moment là. Car il commençait une phrase, par coeur, et se rattrapait en constatant que ça ne s’écrivait pas de cette façon ( « Partez, euh, va-t-en, grande bouche rouge ! »)
Du coup, les livres « axés bébé » ce n’était pas assez pertinent pour Axel.
Je lui ai offert un livre « Star Wars »
Premières lectures Hachette, je me suis dit que ça pouvait l’intéresser (bon il n’est pas fan de Star Wars mais il connaît les personnages, je me suis dit que ce serait plus parlant que « mimi la souris ») : beaucoup trop de texte pour lui, et un désintérêt total pour la vie de Luke Skywalker (frustration)
Je lui ai offert « Drôle d’école »
BINGO !
Comme vous le savez peut-être, mon fils n’aime pas l’école. Descolarisé un trimestre, puis remis à l’école à sa demande (manque de lien social), puis déception et volonté d’être de nouveau descolarisé (mais on lui a dit d’attendre voir comment se passait la rentrée avec la nouvelle maîtresse), à l’époque où j’ai offert le livre, Loupi était de nouveau dans une crise « l’école c’est inutile ».
BREF, avec un titre pareil, je me suis dit que ça allait attirer son attention.
Coup de coeur sur la collection
Les Nathan première lecture sont super bien fichus : il y a 3 niveaux :
– Je commence à lire
– J’apprends à lire
– Je sais lire
Je n’avais pas fait gaffe, mais « Drôle d’école » était un « Je commence à lire » donc parfait !
Ces livres sont rédigés pour qu’il y ait deux voix : le parent lit la narration, l’enfant lit les bulles. Loupi a adoré ce principe.
Il a déchiffré toutes les bulles à sa première découverte, et l’a relu de très nombreuses fois par la suite : c’est le véritable premier livre qu’il a lu !
Par la suite, j’ai acheté, dans la même collection « Je veux changer de prénom » (qui était un level au-dessus, j’avais pas fait gaffe, c’est d’ailleurs à ce moment-là que je me suis rendue compte des niveaux !) , puis « J’adore le jus de rat ». Mais lorsque j’ai acheté ce troisième livre (juillet), Axel était un véritable lecteur, alors, même s’il a apprécié le déchiffrer, ça l’a moins excité ! Et ensuite, il est passé à de la lecture en toute autonomie.
(Dr Catherine Dolto – Les Câlins)
Depuis, chaque livre nouveau passe d’abord par un déchiffrage de Zouille sur mes genoux, auprès de son frère et de son père <3
Les conseils d’Axel pour apprendre à lire :
- en avoir envie
- prendre cet apprentissage comme un jeu
- trouver des thèmes et des mots affectifs (qu’on aime)
- ne pas hésiter à poser des questions (et nous les parents, prendre toujours trois secondes pour leur écrire le mot quand ils demandent comment ça s’écrit)
- ne pas avoir d’attentes
« Les apprentissages naturels se bâtissent un pas à la fois, selon la curiosité de l’apprenant »
(www.lesapprentissageslibres.com)
La première bibliothèque d’Axel en lecture autonome :
Lire à 3 ans, c’est tout naturel : 14.90 €
Va-t-en grand monstre vert ! 12.20 € (un must have !)
Star Wars – Premières lectures Hachette – 5,50 €
Drôle d’école ! Nathan – 5,60 €
Je veux changer de prénom ! 5,60 €
J’adore le jus de rat – 5,60 €
Les Câlins – 6,20 €
Bonne nuit, petit dinosaure – 4,90 €
(dingue que je l’aie trouvé, c’était un des premiers livres de ma soeur Aurore <3 )
Jour de ménage pour Mimosa – 5 €
Je t’aime tous les jours – 12,10 €
Papa Geek à la rescousse – 9,95 €
C’est super pour Axel 👍
J’ai lu la « méthode » lire à trois ans, et c’est vrai qu’elle est hyper intéressante.
FeuFolet a eu une phase où il était fasciné par l’alphabet (il connaît la plupart des lettres et associe notre initial avec notre prénom. J’ai voulu lui proposer les étiquettes, mais il a moins accroché donc je n’ai pas insisté. Même si il est très fier de savoir lire « papa », « maman », son prénom et celui de son frère.
Actuellement, il me bluffe, car il commence à connaître un certain nombre de texte par coeur et donc me devance « à la lecture » 😉
Je note la collection « drôle d’école » pour plus tard si besoin 😊
Oui c’était avec toi qu’on en avait parlé !
Et d’ailleurs s’il connaît plein de livres par cœur tu peux ptet lui fabriquer un livre ? Dans celui que j’ai fait y’a une phrase par page, et c’est du genre « maman aime axel » « axel aime maman » « Samuel aime papa » « je t’aime » dit maman, papa, axel etc…y’a genre ses 4 mots de base et après j’ai ajouté 5 mots et tadaa xD et maintenant Samuel le déchiffre aussi
Ça serait une super idée, je rajoute ça dans mes projets de janvier 😉
Tu lui avais fait avec de petites illustrations ou juste du texte?
Je t’ai répondu en story sur insta =)