Ce billet est en brouillon depuis environ… 2 ans.
Oui, oui, c’est quasiment l’âge de mon blog !
Parce que ce thème me tient à coeur, mais aussi parce que je n’ai pas le courage de me lancer dedans (fatigue quoi !) Mais bon, c’est un thème tellement important, et tellement pertinent en ce moment que, ça y est, je me lance !
Je suis fatiguée.
Depuis de nombreuses années, je mets mon irritabilité sur le compte de la fatigue. Evidemment, il y a des tas de raisons pour être à côté de ses pompes, pour s’en vouloir, pour être agressif ou pour ne pas se rendre disponible, mais il faut le dire, la fatigue, ça n’arrange rien. Pire que ça. Pour moi, c’est le problème de base. Tout découle de là.
Il n’y a encore pas si longtemps, les femmes qui mettaient au monde un enfant se retrouvaient sommées de passer les quarante premiers jours au lit, pépouze avec leur bébé, pour que leur corps (et leur mental) se remette(nt) des émotions de l’accouchement. Pour que la mère apprenne à apprivoiser son bébé, et que son bébé jouisse de la sérénité de sa mère. Des femmes de la famille, des amies, des voisines, un réseau féminin venait alors s’occuper du ménage, du repas, des enfants plus grands, pendant que la maman se remettait gentiment du tsunami de sa vie.
Une part de moi ne peut s’empêcher de penser que la fatigue, le retour rapide à « la vie d’avant », la charge mentale et compagnie sont un peu trop présentes dans la vie des femmes d’aujourd’hui.
On est plus fatigué, on n’a pas beaucoup de relais, on doit assurer, on doit assumer, et on doit tout réussir, sur tous les fronts.
S’il était normal de laisser une femme se reposer pendant quarante jours après la naissance de son bébé, aujourd’hui, nous sommes à la poursuite de la maman qui se retrouve fit’ et motivée dès le retour de la mater’. On attend d’elle qu’elle reprenne sa vie là où elle l’avait laissée avant même la grossesse. On en attend trop d’elles, que dis-je.
On en attend trop de soi-même.
Imaginez. Mon premier accouchement date d’avril 2012. Suis-je fatiguée depuis plus de six ans ? Ce n’est pas impossible.
Le corps (de la femme) est bien fait, et permet un repos de qualité entre les tétées ou les réveils nocturnes (faut bien tenir le choc), on n’a pas toujours besoin de dormir douze heures d’affilée pour se sentir en pleine forme. Mais avouons-le. Ajouter un p’tit peu de fatigue par-dessus un p’tit peu de fatigue, ça remplit considérablement la jauge, et ça la fait très vite déborder.
Y’a pas cinquante solutions : pour la vider, il faut :
- Dormir
- Se reposer (donc pas nécessairement faire la sieste, mais au moins s’allonger, être posée, ne pas avoir l’impression que le cerveau mouline)
- Prendre du temps pour soi : même si c’est que 5mn à boire un café (chaud) seule, il FAUT trouver ce créneau
Tu peux aussi méditer, ou faire du sport (voire du yoga, combo des deux ^^) c’est une bonne façon de se régénérer !
Quelques astuces pour que la fatigue n’empiète pas sur le quotidien :
- Être capable de demander de l’aide (même à son conjoint) (et même si on part du principe qu’on devrait pas avoir à demander et qu’il pourrait y penser tout seul)
- Accepter de se faire passer en premier pour ensuite être plus disponible psychiquement
- Pratiquer « ho’oponopono » ou cultiver le pardon de soi quotidiennement (on n’est pas parfait, acceptons-le !)
- Un parent qui culpabilise n’est pas un meilleur parent qu’un parent qui s’en balek : on fait au mieux, c’est ça l’essentiel !
- On peut également faire des exercices de visualisation : tu t’imagines extrêmement reposée et souriante, parfois ça suffit à ce que ton corps l’intègre !
- Répète-toi des affirmations positives comme « je suis calme et reposée » « je suis pleine d’énergie »… pareil, ça permet à ton cerveau de se mettre dans un mood énergisé !
Comment la fatigue me rend-t-elle agressive ?
Au même titre que la faim ou la chaleur, la fatigue me rend hyper agressive. Je crois que c’est mon corps qui m’envoie un signal basique : tu n’assouvis pas un besoin essentiel. Tu dois te reposer. Sans prendre ce temps, même court, ton cerveau va dégoupiller et même avec les meilleures intentions du monde, ta patience sera limitée, tes réactions seront plus instinctives et moins réfléchies, et tu vas t’en vouloir de ne pas réagir tel que tu le souhaiterais. Est-ce que ça ne vaut pas le coup de perdre 15mn pour être au calme, avaler quelques amandes ou se mettre un coup de brumisateur ?
Et même si ce n’est pas toujours possible, en prendre conscience, c’est déjà accepter. Et accepter, c’est aider le corps et l’esprit à accueillir ce que l’on vit et donc à réagir en conséquence.
Je déborde souvent quand un besoin fondamental n’est pas assouvi. Mais je m’en rends aussi très vite compte. Alors, je le dis à voix haute, et rien que ça, ça m’aide.
« Pardon les enfants, j’ai besoin de dormir, je ne maîtrise pas mes réactions. Je vais m’allonger 5 minutes et ensuite je me sentirai mieux ».
Ouais mais t’es mignonne, j’me repose quand ? Y’a pas d’heures ouvrables pour les mamans.
Si les mères d’enfants de plus de 3 ans (qui sont à la maison) ont du temps hors enfant, elles n’ont pas pour autant du temps pour se reposer. Et pourtant, c’est vital dans l’organisation de la journée. Une petite pause de qualité augmente considérablement l’état de santé, le moral, mais aussi l’énergie de la maman ! C’est pareil si la maman travaille : au lieu d’avaler vite fait un sandwich à son bureau, prendre l’air, savourer un véritable repas, même s’il dure plus longtemps, ça augmente à la fois la productivité et le bien-être. On ne peut pas léser sur la qualité de vie. C’est nous, notre couple et nos enfants, qui vont en pâtir par la suite.
Prendre un temps pour soi, c’est essentiel. Tant pis si la société nous trouve égoïste. Tant pis si on nous fait remarquer qu’on s’écoute beaucoup. Y’a pas de honte à se faire passer en premier, c’est comme dans un avion, tu mets d’abord ton masque à oxygène avant de mettre celui de ton enfant.
Quand les réseaux sociaux font plus de mal que de bien
On serait tenté de croire que se poser dans le canap’ à scroller instagram, c’est reposant. En fait non. Cela peut même être anxiogène.
Les réseaux sociaux et la course à la femme parfaite dans tous les domaines n’aident vraiment pas à se sentir bien. Je cultive l’optimisme et le merveilleux dans le quotidien, cependant je trouve la façade et le paraître extrêmement dérangeants. Ne pas se plaindre de ses difficultés, c’est une chose. Mais dresser une image idyllique d’un quotidien inatteignable, pour beaucoup de femmes, c’est difficile d’en être témoin, parce que ça les révoit à leur propre échec dans la vie de tous les jours (alors qu’elles font au mieux, vraiment au mieux, et qu’internet c’est pas la réalité).
J’invite les femmes à prendre une certaine distance avec ce phénomène, et à s’entraîner à ne pas se comparer, ne pas s’en vouloir de ne pas être « aussi géniale ». Gardons à l’esprit que l’on ne partage que ce que l’on a de meilleur, sur les réseaux. Que les bons outils, les bonnes astuces, notre fierté de la maison rangée ou du ptit coin montessori bidouillé pour notre lardon. Mais derrière, on est un être humain, avec failles, doutes, amertume, complexes. Ce n’est pas faire semblant, c’est simplement décider de ne se rappeler que du beau.
Alors, si tu es fatiguée, et si ça te rend malade de voir toute cette réussite vomie sur les réseaux, mon meilleur conseil, c’est de faire un p’tit break. Si ça te gêne autant, c’est sans doute que tu as quelque chose à régler d’abord. Prends de la distance, connecte toi à ce qui a de la valeur à tes yeux, et repose toi. Tu verras, tu te sentiras beaucoup mieux !
En tout cas, pour moi, c’est fondamental : tout commence par le repos. Lorsque je me sens reposée, j’ai l’impression de pouvoir vivre en totale harmonie : je suis patiente, souriante, capable de répondre aux besoins (incessants XD) de mes enfants, je me sens créative, productive, et énergisée. Je ne me sens pas agressée par le reste du Monde (réseaux sociaux compris). Parfois, le simple fait d’être épuisée physiquement me fait rager sur un article bienveillant genre « les 10 phrases à ne pas dire à son gosse » (j’ai envie de pendre l’auteur du billet par les tripes quoi). Et avec simplement ma jauge repos dans le vert, ça me fait sourire et je me dis « plus on est nombreux à lire ce genre de billets, et plus ça deviendra naturel ». Pourquoi la fatigue me fait détester les parents positifs ? Parce que moi-même à ce moment-là je ne peux pas y accéder. Et je m’en veux. Et je les déteste d’y arriver. Et c’est plus facile de leur en vouloir. C’est tout simple. Le moindre manque de sommeil me fait basculer du côté obscur de la force. Alors, je m’efforce (surtout depuis la grossesse) à écouter les signaux et à ne pas me laisser avoir (notamment par ma culpabilité). Je suis humaine, j’ai besoin de repos pour être une bonne maman. Je prends ce temps. Egoïstement et avec amour. Envers moi, envers eux.
Merci pour ce bel article qui résonne tellement en moi ! Ma fille n’a « que » 22 mois et depuis ce temps je me sens épuisée et je me demande « mais quand est-ce que je serai moins fatiguée ? »…. JAMAIS 😀 Mais tu as raison, on est humains avant tout, et ce rythme fou n’aide vraiment pas à se reconnecter avec soi-même. En ce moment même je tente de prendre 2 minutes discretos sur la terrasse pour t’écrire 😀😅 bon courage à toi et à tous les bons parents de la terre 😉
Courage ! Oui c’est essentiel je pense !!
Mais c’est Génial! On est pareille. Ça me parle tellement la fatigue, la faim et la chaleur qui rendent agressive! Je suis un petit tsunami moi aussi et je dois dire que je n’ai RIEN trouvé de mieux que prendre un bain avec un bon bouquin SANS culpabiliser et le Ho’oponopono 💛🌺
Bisous
C’est vachement bien de prendre ce temps !
tout ce que tu dis M’EST parfaitement exact!!!!!!! je le ressens tellement!!! je pense qu’il faut faire très attention aux réseaux sociaux qui peuvent être la projection de nos culpabilités , angoissent, complexes, esprit de compétition, envie….Ariane ,merci de ce que tu es :)!
Oh avec grand plaisir ! Et tu as tout à fait juste, il faut savoir se préserver. <3 (d'ailleurs, je suis en coupure haha !)
Je n’ai plus le problème d’avoir une famille à mes côtés étant donné mon âge (bientôt 73) mais la fatigue j’ai connu, je connais toujours et je sais combien elle peut agir sur notre façon d’être. Alors vous jeunes mamans, futures mamans, et maman tout simplement avec vos enfants, votre conjoint et votre fatigue, vous avez droit au repos. Il est indispensable à votre vie. Dès que vous avez un petit moment de libre, profitez-en, sans remord, pour vous reposer un peu. Cela vous fera du bien et vous ne vous sentirez plus agressive.
Gentilles bises à vous toutes si fatiguées.
merci bcp pour ce partage … précieux 😉