La semaine dernière, c’était TELLEMENT bouleversant que je n’ai pas eu l’opportunité de me poser pour écrire.
En même temps, je ne sais pas bien quoi dire, je crois que c’est quelque chose que je devais expérimenter dans mon corps, sans forcément le transmettre. C’était mon chemin, et il se passe de mot.
Pourtant, j’ai besoin de poser comme une « preuve » ici de ce que j’ai traversé, alors je vais tenter d’être claire.
Mes premières semaines de confinement se sont plutôt bien déroulé comme tu as pu le lire ici et là.
Je n’ai pas dégoupillé à cause de la présence prolongée de mes enfants (au contraire, je prends chaque jour comme l’opportunité de m’entraîner à ma parentalité NVEO), ou le bazar qui s’accumule (ça, je vais bien finir par trouver une méthode optimale qui me convient !)
Non, c’était en moi, c’était hyper perso.

J’ai eu le sentiment qu’il ne m’était plus possible de me mentir à moi-même. Sur plus aucun thème. Du plus beau au plus sombre, du plus stupide au plus important, je ne peux plus faire semblant.
Je n’arrive plus à prononcer des mots que mon coeur ne pense pas. Tu sais, ce déni de convenance qui te permet de pas trop faire de vagues en société. Cette « politesse ». Je crois que je n’y arrive plus.
C’était assez beau et déroutant à la fois, de voir s’étaler des mots qui sortaient de ma bouche sans crier gare, sans chercher à les enjoliver, les améliorer pour que ça froisse le moins possible. Non, ce filtre-là n’est plus disponible pour moi… Je suis devenue 100% authentique. Wow.
Quand je dis 100% c’est pas une blague, parce que j’ai invité près de moi mes facettes les plus sombres. Celles desquelles j’ai honte.
Je leur ai ouvert les bras, et mon coeur, et je les accueille pleinement.
Je ne me suis pas dit « oh, ce serait bien que je sois ok avec la part sombre en moi, hein, je sais qu’il n’y a que comme ça qu’elle évitera de faire des dégâts », ça, c’est la Ariane rationnalisante qui cherche à contrôler.
Non, je n’ai rien eu besoin de faire, c’est sorti tout seul, et c’était ok.
J’ai beaucoup pleuré. Genre, BEAUCOUP. Je me suis fait l’impression d’Alice au pays des merveilles qui n’arrive pas à passer la porte, trop petite pour elle. Ce n’était contre personne et pour une fois, même pas contre moi. J’avais juste besoin de tout laisser sortir. Par des sanglots incontrôlables, par des litres de larmes, je me suis nettoyée. Intégralement nettoyée.
C’était épuisant, et nécessaire. Depuis, je ne suis plus que gratitude et amour. J’ai dit aurevoir à un ego très résistant, et je me sens plus moi que jamais, plus capable de me connecter au vivant, et à mes humains préférés.
Cette semaine, c’était vraiment secouant. Mais je crois que le jeu en vaut la chandelle, en tout cas, j’ai envie de le croire.
C’est beau ce que tu écris la. Quel cheminement ! Hâte de lire la NL du coup.
Le confinement est un peu comme quand on met une graine sous terre, c’est pour se voir épanouir plus soi-même, plus vrai, sans jugement, avec amour ! Bravo pour ces partages publiques !