Nous y sommes, ça fait un an que j’ai annoncé la réalisation d’un documentaire autour de ma problématique parentale : comment accompagner, élever ses enfants sans violence éducative ordinaire quand on n’a pas les clés ?
Je suis de cette génération d’entre deux rives.
Celle qui n’a plus les fantômes de la guerre comme menace sur les épaules.
Celle qui a la liberté, et le loisir de choisir comment accompagner ses enfants, dans le respect de leur personne.
Je suis cette enfant torturée par ses réflexes conditionnés, présents depuis de nombreuses générations, et cette mère qui ne comprend pas, qui ne veut pas, qui ne valide pas… Mais qui n’y arrive pas.
Pour m’aider sur le chemin d’une héritière des VEO qui cherche à les abolir, j’ai décidé de réaliser un documentaire. Un soutien pour moi. Une voix. Une manière de créer autour de mes obstacles du quotidien, pour que ce qu’on a vécu (j’en suis pas morte, évidemment, blabla) ne se répercute pas sur l’enfance de mes fils. L’être humain mérite la paix.
L’enfant est un être humain.
CQFD.

Le travail documentaire a un an !
Ouais.. C’est sympa.. On l’voit quand ?
Je voulais te raconter un peu mon année dans ce billet, ça tombe bien !
Bon, ça répond pas à ta question mais pas grave, je te raconte quand même.
30 avril 2019

Je me bats depuis presque deux mois avec un burn out que je ne m’avoue pas. Dans ma tête et dans mon coeur, je suis constamment au bord de la rupture. J’en parle pas du tout, parce que j’ai peur qu’on me reproche mes choix : allaitement malgré les douleurs, instruction en famille et j’en passe.. Je n’avais pas la force d’entendre un « c’est de ta faute », « t’avais qu’à pas ».. Bref.. C’était devenu compliqué pour moi de garder ma bonne humeur et je sentais la cocotte-Ary se remplir, remplir… J’avais tellement peur de tout ce qu’elle renfermait, si peur d’exploser à la bouille candide de mes fils que j’ai pris la décision de m’aider à cheminer en déposant l’intention, publiquement et créativement, de grandir à travers un documentaire.
Mes amies Nadège Pétrel (une référence sur les réseaux dans la parentalité sans violence) et Ariane de Rafaël (réalisatrice) m’encouragent, et j’ose déposer mes intentions, filmées, pour ce film, le jour de sensibilisation aux violences éducatives ordinaires, le 30 avril.
Un film, un symbole
« En quête de douceur », comme son nom l’indique, c’est un voyage initiatique, un cheminement. C’est une intention déposée à l’univers, une requête à mes ancêtres, à ma lignée, à ma descendance, aussi.
Au travers de ce documentaire, je souhaite t’embarquer dans ma tête, dans mes questionnements, et partir à la rencontre d’autres âmes qui vibrent à ma fréquence, sur leur propre chemin, mais qui me tendent la main. Faire ce film, c’était ma façon à moi de demander de l’aide.
Mon premier pas vers le soin de moi.

Ils ont répondu à l’appel
J’ai interviewé six personnes, l’été dernier.
J’ai échangé passionnément avec des gens de mon entourage (que j’ai filmé), j’ai rencontré et interviewé des personnes qui portent cette voix du respect de l’enfant, du vivant, et mon coeur est plein de gratitude de les avoir rencontrés. Aujourd’hui encore il m’arrive d’être nourrie des mots prononcés lors de ces échanges. Ils m’accompagnent, ils m’encouragent, ils m’aident à m’élever.
Gratitude.
Cet hiver, j’ai vécu un gros down. Une grande remise en question quant à ce film : au-delà de l’auto-sabotage dont j’étais victime (et bourreau), j’avais vraiment le sentiment d’être une imposture. Je ne parle pas de ma formation (j’suis quand même diplômée des métiers du cinéma français) mais plutôt ma position : comment une mère aussi minable que moi pouvait réaliser un documentaire sur la bonne posture à adopter avec ses gamins ?
J’ai flippé un coup.
J’avais envoyé quelques mails à des personnalités qui portent la voix de l’éducation sans violence et quelle fierté, quelle chance… Quelle pression…
Et ça a pris sens.
Je me détournais.
J’étais si reconnaissante et admirative des partages recueillis l’été, je me suis sentie connectée et en même temps… Si loin de leur sagesse. J’étais si fière que des personnes dont je suis fan (oui, oui, je suis fan de certaines personnes au sens idolation du terme..) allaient se tenir devant ma caméra, en me faisant confiance.. Mais qu’allaient-ils penser de moi ? Suis-je assez pro ? Suis-ja assez bien ? Suis-je… Assez ?
Une petite fille qui veut faire comme les grandes personnes… Une petite fille qui a peur des grandes personnes.

… Et j’ai réussi à reprendre ma plume.
Cette prise de conscience, elle en disait long sur l’importance que ce film existe. Alors, je me suis remise au travail. Le fil d’Ariane s’est déroulé devant moi, luisant, brillant, sûr de lui. Sûre de moi.
D’une traite, frénétiquement et presque en transe, j’ai écrit. J’ai noirci des lignes et des lignes, j’ai structuré mon film. J’ai imprimé les scripts de mes interviews, j’ai eu les larmes aux yeux de tout voir converger.
Je suis encore un peu intimidée à l’idée d’interviewer certaines personnes qui souhaitent faire partie du projet, et je ne force pas. J’attends de me sentir en confiance, et ça coulera tout joliment. T’façons, on est confinés, alors… Autant utiliser ce temps pour se centrer et prendre confiance en son projet !
Sortie de Zone de Confort
Réaliser un film, en soi, c’est pas une méga sortie de zone de confort. J’ai déjà été réal, et créer de nombreux projets vidéos.
Là où ça change, c’est que je n’ai pas d’équipe, cette fois.
Ce n’est pas une fiction, cette fois,
C’est un long-métrage, cette fois.
Comme si, d’un coup, ma reprise de caméra me mettait au défi de faire tout ce que je n’avais encore jamais fait.
« Tu as quitté ton métier par crainte de ce qu’il représentait ? Te voilà aujourd’hui devant une toute nouvelle manière d’être réalisatrice !
Fresh Start, With Love, Universe. «

Coup de pied aux fesses à mes croyances
Ces derniers jours, je me suis débattue avec quelques parts d’ombre… De celles qui te clouent au sol, qui te mettent en boule dans ton lit, et qui t’humilient. Les parts de toi qui te font tellement honte que tu ne sais pas si tu arriveras de nouveau à affronter le regard des gens. Trop peur d’y lire de la déception, de la colère, ou de l’incompréhension.
Et puis, je me suis rappelée que je faisais tout ça pour quelque chose de plus grand que mon ego. De plus grand que moi, aussi.
Je fais ça pour la personne la plus importante de ma vie.
L’enfant que j’ai été.
Je ne suis pas une mendiante. Je ne suis pas une voleuse. Je ne suis pas abuseuse.
JE SUIS LIBRE.

C’est tremblottante, chevrotante et excitée, un peu quand même, que je te présente ma page tipeee, cet endroit où va pouvoir converger TOUS mes (très nombreux) projets. Cette page, j’y ai mis mon coeur, mon âme, mon humour aussi, un peu, je l’ai peaufinée pour que tu la trouves belle et que tu voies comme ça compte pour moi. Je l’ai créé avec ce message :
« Je suis une femme libre. »
Et si je t’en parle aujourd’hui, si j’ai décidé de l’ouvrir après 3 ans d’hésitation, après avoir créé, supprimé, créé, supprimé la page, trop envahie par ce que tu pourrais en penser, me battant avec ce que je pensais de moi qui ouvrais une page de tips, c’est parce que je me suis alignée.
J’avais les mêmes croyances avec mes crowdfundings, et finalement, l’enseignement était : je ne vole personne, je ne force personne.
Si tu as envie de me soutenir (que ce soit un projet qui te tient à coeur ou simplement l’artiste, l’entrepreneure que je suis), alors M E R C I du fond du coeur de contribuer à ma vie alignée. Si tu aimes ce que je propose mais que ce n’est pas important/prioritaire/possible/juste etc pour toi de contribuer au film, ou à tout autre projet, c’est tout à fait OK, je continue de partager gratuitement et avec amour ici, sur insta, sur facebook, c’est sans rancune. Puis si t’aimes pas mon taff, ben en théorie t’es pas arrivé.e jusqu’à cette ligne-là du billet alors ça va 😀
Bref, je noie mon truc sous les mots, c’est une de mes méthodes de protection quand j’ai peur ! VOICI LE LIEN


NOUS ON VEUT VOIR TA VIDEO !
Alors, tu peux y accéder sur la page tipeee 🙂 Mais comme je ne suis pas trop vilaine, je t’offre un lien direct en bas de l’article !
Pour célébrer le premier anniversaire de travail sur mon docu, pour m’auto-encourager à continuer, j’avais à coeur de te montrer un tout p’tit bout du film. Les 4 premières minutes. Il n’y a rien encore de définitif, la typo, les transitions, tout ça… ça va se peaufiner à la fin. Mais c’était un petit amuse-bouche, pour que ça te donne envie de voir la suite (j’espère tellement).
Bon visionnage !
La vidéo d’intro « En quête de douceur » réalisée par Ariane Legale

Que c’est beau émouvant de te voir alignée.
Je laisse un mot ici malgré nos échanges car ça fait toujours du bien au blog !
Quelles avancées, tu m’impressionnes toujours autant.
Hâte de continuer à suivre tes aventures