Ce billet fait écho aux deux précédents articles sur les traumas (numéro 1, numéro 2) et retranscrivent un live instagram (les grandes lignes)
Quand on ressent que notre quotidien nous renvoie à des intrusions, des moments de notre passé qu’on aimerait ne pas voir ressurgir lorsqu’on est avec les gens que l’on aime le + au monde (ou pas d’ailleurs !), on peut tenter de s’ancrer dans le présent, de prendre soin de soi, et de se rappeler des essentiels :
- On est en vie
- On est en sécurité
- Notre famille (celle qu’on a construit) nous aime inconditionnellement

soin par le corps
Notre corps a une mémoire. Il se rappelle ce qu’il a vécu, subi, ce par quoi il est passé. Dans le cas d’agressions diverses, il est intéressant d’aller se faire du bien en passant par le corps. C’est doux et sûrement même, essentiel, de se reconnecter à lui et de lui rappeler encore une fois :
- Mon corps, tu es en vie
- Tu es en sécurité
- Tu es aimé sans condition
- Ton intégrité, aujourd’hui, est respectée.
J’aime faire ressentir à mon corps qu’il est aimé et que j’en prends soin, comme le merveilleux temple et vaisseau qu’il est. Ceci n’est pas uniquement à prendre en considération quand on a été victime d’agression. C’est LA BASE du bien-être.
Celui qui me porte, qui a porté mes enfants, qui me permet, au quotidien de ressentir, de bouger, de manger, de vivre.

Pour cela, je l’honore de différentes manières :
- Auto-Massage (du visage, des épaules, des seins, des pieds, du ventre…)
- Nourriture en conscience (qui lui fait du bien) Bon, je suis sujette aux TCA (Troubles Comportementaux Alimentaires), mais justement, quand je décide de me faire du bien, je me nourris bien.
- Yoga (évidemment)
- Promenade dans la nature
- Se rapprocher de ses sens (ouïe, odorat, toucher, goût, vue, proprioception)

Au travers de la créativité
Le processus créatif est un moyen merveilleux pour être pleinement dans le présent, et s’ancrer, se nourrir, remplir ses jauges !
On ne parle pas ici de production (même si être content de ce qu’on a fait est aussi bon pour l’âme), mais simplement de se laisser aller à bidouiller, en étant pleinement conscient, en passant un bon moment avec soi-même.
L’art (dans le sens large) et les loisirs créatifs m’aident énormément lorsque j’ai besoin de me ressourcer. Ainsi, je sors mes pinceaux, et je peins sans attente. Je mets de la musique, et je danse sans réfléchir. Je prends ma Kalimba, ma guitare, et je me laisse aller à des sons tout doux. Meme si je joue des impros dont je ne me rappellerai pas demain (la Kalimba, comme l’harmonica, ont cette spécificité que leur son est doux, même si on sait pas en jouer, perso ça me détend. Tu peux aussi utiliser un bâton de pluie, ou un bol tibétain)
J’observe la nature, mes enfants, et je les capture en photo, j’en tire le beau.
Il m’arrive aussi souvent de sortir plein de trucs (voir moi dernier reel XD) et de bidouiller, à partir de ces matériaux, un collage, un jeu, quelque chose qui a un sens ou non.
J’adore également dessiner des coloriages mandala, c’est hyper méditatif (les colorier a le même effet). En gros, quand je suis liée à ma créativité, j’incarne pleinement mon corps, je me sens vivante, et dedans. Libre. En sécurité.

Être entouré.e
Je pense qu’on peut rester une vie entière dans le déni. Pour se protéger. Pour ne pas avoir à se rappeler, à revivre. Je pense que ça demande une force d’âme incroyable que de se confronter à tout ça, et c’est extrêmement secouant. Pour ma part, je prends cette évolution à la fois comme une bénédiction et comme une malédiction, les fois où j’en peux plus, et je me sens épuisée. J’suis dans le marchandage, j’aimerais retourner à ma vie d’avant, celle où j’me posais zéro question. Mais j’me rappelle que, là aussi j’étais en souffrance. Sauf qu’en plus, je savais pas d’où ça venait et je pensais que c’était moi le problème.

La présence de mon mari cette dernière décennie a été décisive dans mon évolution. Car, sans qu’il ne soit force de proposition, sa présence, son invitation à être, son écoute sans jugement, sans solutionner, sans minimiser etc… m’a permis, petit à petit, de me sentir en confiance à être juste moi. Sans masque, sans artifice. Je n’avais même pas conscience que je passais ma vie masquée, mais à force d’amour sans condition, j’ai levé le voile, pour arriver à être pleinement moi-même (et que c’est bon, même si c’est difficile la plupart du temps. Je me sens vraiment chanceuse.)
J’avais besoin d’être en sécurité. J’avais besoin d’avoir un bagage solide de foi en ma force pour me rappeler. Et lorsque c’est arrivé j’étais « prête à recevoir » (Même si ça m’a fait sombrer, je savais que je me releverai)

Donc, on s’entoure, pas forcément avec des spécialistes, mais on peut vraiment demander de l’aide sans en avoir honte ! (thérapeutes, psy, doulas post partum etc), parfois simplement un.e partenaire, une soeur, un.e ami.e qui a cette posture d’écoute de bienveillance et de non jugement peut ‘suffire’ à se sentir safe.
On ne s’entoure pas de n’importe qui, c’est-à-dire, que, même si des gens que tu aimes tendrement ont un comportement qui ne t’est pas bénéfique (minimaliser, rationaliser, solutionner, comparer, banaliser etc), trouve une autre âme à l’écoute, même si c’est souffrant pour toi de faire ce choix, ce sera moins douloureux que de te sentir non entendu.e et non accueilli.e dans ce que tu racontes.
Je te vois,
Je t’entends,
Je te crois,
Je suis là,
Tu es en sécurité,
Tu es aimée,
Tu es en vie.
Voilà simplement ce que j’ai besoin d’entendre dans ces cas-là.
Et si tu cherches simplement un lieu safe pour déposer, tu sais où me trouver.
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